Pas d'audit externe sur la gestion des inondations
Pas d'audit externe sur la gestion des inondations
(pj avec Annette Welsch) Un trimestre déjà depuis que le Grand-Duché a fait face à la plus grande catastrophe naturelle de son histoire contemporaine. Des averses inédites par leur ampleur, des crues dévastatrices, une alerte des populations plus que contestable et l'Etat comme les assureurs devant sortir le carnet de chèques pour éponger les dégâts : voilà ce que l'on retient de ce qu'il est advenu mi-juillet 2021. Mais le gouvernement n'entend pas que l'on vienne mettre le nez dans ses dossiers pour savoir ce qui a été entrepris pour gérer cette crise.
Pour le signalement du danger, six recommandations ont été formulées dans un récent rapport publié par le CGDIS, l'armée, diverses administrations et le Haut-commissariat à la protection nationale. Mais l'opposition voulait plus avec la mise en place d'une enquête indépendante sur les prises de décision, minute par minute, de l'exécutif. La Wallonie s'y prêtera, pas le Luxembourg.
Ce n'est pas faute pour le député Gilles Roth (CSV) d'avoir appuyé sa demande devant la Chambre. Mais rien à faire : sa motion a été repoussée par les voix de la majorité gouvernementale. DP, LSAP et Déi Gréng faisant barrage à ce qu'un audit externe ne vienne répondre à certaines interrogations comme «Pourquoi GouvAlert ne fonctionnait pas ces jours-là», «Que fait l'Etat pour améliorer les alertes météo auprès des habitants ou des communes?», «Comment améliorer la coordination des bénévoles et des professionnels dans les secours?»...
Parmi les autres interrogations, le parlementaire souhaite savoir où en sont les indemnisations et aides versées aux sinistrés. L'association des assureurs luxembourgeois a déjà annoncé un premier bilan, mais qu'en est-il des 100 millions d'euros débloqués par l'Etat?
Pour Xavier Bettel (DP), pas la peine de faire appel à un audit indépendant pour noter ce qui a fonctionné ou non durant cet épisode de crues centennales. «Ce ne sont pas les premières catastrophes naturelles et pas les dernières. Nous devons mieux nous préparer, c'est pourquoi la gestion de crise a fait l'objet d'un examen autocritique dans un rapport conjoint. J'espère que les recommandations formulées seront prises au sérieux.»
Et voilà, basta. Le rapport paru suffira pour l'autocritique. Tout juste, le Premier ministre admet-il que, concernant GouvAlert, il y a bien eu «erreur humaine et technique».
Pour la ministre de l'Intérieur, cette mi-juillet 2021 ne doit pas faire non plus l'objet d'une enquête indépendante. Taina Bofferding (LSAP) a certes remarqué aussi quelques points d'amélioration à apporter, mais globalement la situation a été maîtrisée. Avec ce petit rappel fait aux élus : à partir du moment où le plan de crise est déclenché par les autorités, seul l'Etat a autorité sur les actions du CGDIS pour protéger les populations, aider les blessés et prévenir les dommages. Façon de clarifier le rôle respectif de l'exécutif et des élus locaux concernant l'action des pompiers dans ce type d'épreuve.
Quant à l'alerte donnée aux particuliers, la ministre a renouvelé son annonce qu'un nouveau mode d'information sur les périls imminents était à l'étude. Taina Bofferding assurant que celui-ci serait mis en place dès 2022 avec un procédé capable d'attirer la vigilance aussi bien des nationaux que des frontaliers transitant par le pays.
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