On s'était dit rendez-vous le 15 décembre...
On s'était dit rendez-vous le 15 décembre...
«Si quelque chose marque cette crise, c'est bien l'attente.» Paulette Lenert a raison en évoquant le trait distinctif de cette année d'épidémie covid. Depuis mars, au Luxembourg comme ailleurs, tout n'est que question de patience. Attendre du matériel de protection, puis des tests pour dépister le virus à grande échelle, ensuite des capacités médicales nouvelles et maintenant... un vaccin. Celui-ci va finir par arriver. Mais là encore, du calme, demande la ministre de la Santé.
Même appel à prendre son mal en patience du côté de Xavier Bettel. Vendredi, le chef du gouvernement l'a dit sans détour : «Mieux vaut attendre deux semaines de plus et attendre un vaccin sûr que de laisser planer un doute».
La Russie peut bien avoir débuté ses injections de Spoutnik, le Royaume-Uni commencer cette semaine à vacciner avec les dosettes BioNTech/Pfizer : le Luxembourg s'accorde encore un délai, par «devoir de précaution».
Mais ces prochains jours ne constitueront pas un temps mort pour autant. Dans la longue course qu'est la lutte contre le covid, il va s'agir, pour l'Agence européenne du médicament (EMA), de valider ou non les différentes compositions proposées par les laboratoires pharmaceutiques. Qui d'AstraZeneca, Sanofi GSK, Johnson&Johnson, BioNTech/Pfizer, CureVac ou Moderna recevra en premier l'aval de l'autorité sanitaire? Suspense (attente donc).
Mais au-delà de la vaccination de masse, dont le gouvernement luxembourgeois a défini l'organisation, cette deuxième semaine de décembre est aussi celle de l'impatience des restaurateurs, des cafés, des lieux culturels, des clubs sportifs et autres structures privées d'activité depuis le 26 novembre et dont une possible réouverture au 15 décembre pourrait être décidée bientôt. Vendredi dernier, le Premier ministre s'est bien gardé de lever un coin du voile sur cette question. Ou sur la fin du couvre-feu. «Encore trop tôt», a-t-il rétorqué à la presse. «Trop tôt pour spéculer sur les réouvertures comme sur l'organisation des fêtes».
Il ne faut pas croire que le virus fera une pause à Noël
Xavier Bettel
Attendre donc, mais plus longtemps. En effet, Xavier Bettel a promis de parler à l'issue du prochain conseil de gouvernement. Vendredi 11 probablement. Quatre jours avant la date fatidique... Bien entendu que le Premier ministre et ses ministres scruteront à nouveau la foule des indicateurs en leur possession (nouvelles infections, mortalité, hospitalisations, présence du virus dans les eaux usées, âge des contaminés et des décédés...). Mais il leur faudra ne pas se contenter de lire ces chiffres, il leur faudra écouter surtout.
Ecouter la fatigue et le désespoir des professionnels de l'HORECA, la colère qui grimpe dans les milieux professionnels, l'agitation qui gagne les familles à l'approche des congés et des retrouvailles de Noël et du réveillon : tous espèrent un «retour à la normalité». Celle promise depuis le printemps déjà.
Mais, à demi-mots, le Premier ministre a déjà préparé le terrain. «Il ne faut pas croire que le virus fera une pause à Noël ou qu'il partira en vacances», a lancé Xavier Bettel. Car il sera tout aussi essentiel pour les décideurs politiques d'entendre les scientifiques ou les hospitaliers. Et eux tremblent déjà à l'idée que possibles banquets et relâchement de cette fin 2020 ne se payent cash pour commencer 2021.
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