On estime à 4.500 le nombre de dyslexiques au Luxembourg
On estime à 4.500 le nombre de dyslexiques au Luxembourg
(CR) - Suite au premier Forum international sur les troubles de l'apprentissage organisé à Luxembourg le 30 janvier dernier, au cours duquel le prince Louis s'était confié sur ses propres difficultés, des députés du DP ont interrogé la ministre de la Santé et le ministre de la Sécurité sociale, pour mieux connaître la situation des dyslexiques au Luxembourg.
Ainsi, Lydia Mutsch et Romain Schneider expliquent dans leur réponse que la dyslexie est un "trouble d'origine centrale, qui survient lors du développement cérébral de l'enfant, et qui empêche le développement des compétences nécessaires à l'encodage et au décodage du langage écrit en l'absence de toute déficience auditive, visuelle ou intellectuelle."
Le multilinguisme: un faux problème
Par rapport à une idée reçue qui voudrait que des enfants qui grandissent dans un environnement multilingue soient plus concernés par la dyslexie, les ministres insistent: "La prévalence de la dyslexie dans une population n'est pas influencée par des facteurs externes tels que le multilinguisme. Le fait de devoir intégrer plusieurs langues avec leurs spécificités d'encodage orthographique propres peut certes augmenter les difficultés des enfants concernés, mais n'est pas à la source d'un trouble spécifique tel que la dyslexie."
Ils indiquent aussi que des réunions ont eu lieu fin 2015 avec le ministre de l'Education nationale pour organiser le soutien étatique en matière de la dyslexie et dysorthographie.
Lors de ces réunions, l'Office national de l'enfance a été retenu pour organiser cette prise en charge via son réseau de prestataires, principalement représenté par les orthophonistes. Un protocole de diagnostic différentiel et de prise en charge a été entériné début 2016.
"Des dépistages précoces et des suivis des compétences sensorielles et langagières des enfants sont déjà effectués. Ils s'adressent à l'ensemble de la population et leur but est de rendre possible une prise en charge dans les meilleurs délais."
Un accord concernant l'enseignement fondamental a d'ailleurs été signé en février: les enfants ayant une DYS ou souffrant d'un trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité, seront accompagnés dans leur classe par une équipe spécialement formée.
Le diagnostic au moment de l'acquisition de la lecture
Si certains signes peuvent apparaître de manière précoce, ceux-ci ne permettent pas d'établir un diagnostic avant l'acquisition de la lecture.
Comme il n'existe pas d'instance officielle de prise en charge des troubles dyslexiques au Luxembourg, un recensement exhaustif des cas avérés n'est pas possible pour l'instant. Néanmoins, on estime qu'environ 5% des enfants sont concernés, soit 4.500 enfants de l'enseignement fondamental et secondaire confondus.
Le diagnostic d'une dyslexie est généralement établi à l'âge de l'apprentissage de la lecture, vers 6 ou 7 ans. L'émission Les Maternelles de France 5 était consacrée à cette thématique le 7 mai 2015. La dyslexie dans un contexte de bilinguisme est également évoquée. Voici le replay:
Le bilan: étape nécessaire pour une prise en charge
La rééducation des troubles dyslexiques n'est pas prévue dans la nomenclature des orthophonistes auprès de la CNS, étant donné qu'elle fait partie des troubles spécifiques des acquisitions scolaires.
Pour bénéficier d'une prise en charge par la CNS (entre 80 et 88% du coût selon le type de rééducation prescrit), le médecin traitant de l'enfant doit prescrire un bilan orthophonique qui sera effectué par un orthophoniste.
C'est sur cette base que le médecin pourra ensuite émettre une ordonnance pour un traitement en série d'orthophonie. L'ordonnance pour le traitement prescrit sera ensuite validée par la CNS qui émettra un titre de prise en charge.
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