Objectif 17 août pour le satellite ESAIL
Objectif 17 août pour le satellite ESAIL
Il devrait être en orbite à 500 kilomètres de la Terre depuis près d'un an déjà. Le microsatellite ESAIL, troisième engin produit par la firme luxembourgeoise Luxspace demeure à ce jour stocké dans les hangars d'Arianespace au Centre spatial de Kourou, en Guyane. Et il le restera encore au moins jusqu'au 17 août, prochaine date prévue pour procéder au tir de la fusée européenne Vega, chargée de l'emmener dans l'espace.
«Aucune amélioration de la situation météorologique n'étant attendue à court terme, il a été décidé de reporter le lancement de la mission VV16 au 17 août, date à laquelle les modèles de vent observés sont plus favorables», expliquait la société Arianespace dans un tweet posté mercredi. Ces modèles prédisent que «les vents vont s'amplifier» dans les jours qui viennent, et qu'«aucune amélioration n’est à espérer avant le 15 août», précise Arianespace, ajoutant que «des vents défavorables sur une période aussi longue, c'est inédit.» Le temps sera «mis à profit pour recharger les batteries du lanceur et des satellites dans toutes les conditions de sécurité requises», détaille Arianespace.
Il s'agit en l'espèce du cinquième report du tir de ce lanceur léger, déjà victime d'une défaillance en août 2019 lors de sa date initiale de lancement. Après un nouveau report en mars en raison de l'épidémie de coronavirus, se sont ensuite enchaînés trois ajournements successifs en l'espace (!) de dix jours à la fin juin, en raison de forts vents d'altitude soufflant au-dessus du Centre spatial guyanais. Des conditions météo délicates, qui avaient alors déjà contraint la société Arianespace à «ne pas engager la phase finale des opérations de préparation du lancement». Bref, comme le disait si bien le mois dernier Jochen Harms, le directeur général de Luxspace: «l'espace vous apprend la patience.»
Ce vol doit marquer le retour de la fusée Vega depuis sa défaillance survenue à l'été 2019, qui avait entraîné sa destruction. Il représente un enjeu crucial pour l'Europe spatiale dans un marché en plein essor, où la concurrence fait rage notamment avec l'américain SpaceX. Véritable «charter» de l'espace, Vega doit emmener à son bord une «grappe» de 53 microsatellites, dont 46 nanosatellites (pesant entre... 300 grammes et 150 kilos) pour le compte de 21 clients.
Pour rappel, la mission du satellite ESAIL consiste à repérer les bateaux en fonction de leurs émissions radio depuis l'espace pour le compte de l'Agence spatiale européenne. Ainsi, l'engin spatial permet aux autorités maritimes et gouvernementales ainsi qu'à l'industrie de surveiller les pêcheries, de gérer la flotte, de protéger l'environnement ou de contrôler la sécurité. Pesant plus d'une centaine de kilos, il est le plus grand jamais construit par la société établie à Betzdorf.
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