«Nous ne devons pas répéter les erreurs du passé»
«Nous ne devons pas répéter les erreurs du passé»
Comme Sam Tanson (Déi Gréng) avant lui, Henri Kox (Déi Gréng), se veut un nouveau ministre du Logement réaliste. Face une flambée continue des prix des logements et un risque de surchauffe du secteur, l'ancien président de la commission Logement entend «adapter les lois» pour permettre «de créer plus de logements abordables». Via notamment la mise en place d'un «effort national» associant municipalités et des acteurs privés.
Interrogé par le Luxemburger Wort, Henri Kox estime que «le logement constitue clairement une priorité» puisque «de nombreux crédits dans le budget pour le logement sont illimités, qu'il s'agisse de projets de logements subventionnés ou de l'achat de terrains à bâtir pour l'État». Pour l'ancien bourgmestre de Remich, la problématique ne relève clairement «pas d'une question d'argent» mais bel et bien de changements dans les pratiques en place depuis plusieurs décennies.
Quota de 10% de logements sociaux
Constatant que «le pacte logement 1.0 n'a pas donné les résultats escomptés», le ministre entend booster le développement des logements abordables en jouant sur plusieurs tableaux. Dans les communes, l'effort se concrétisera dans la prise en charge financière du poste de conseiller en logement que les municipalités sont censées engager ou le soutien au développement de plans individuels pour l'habitat abordable.
Pour les promoteurs privés, le nouveau ministre entend «permettre à un plus grand nombre de personnes d'accéder à des logements subventionnés» en appliquant un quota de 10% des logements construits vendus en dehors des montants en vigueur sur le marché privé. Et ce, «dans tout le pays».
Une disposition déjà inscrite dans la loi mais «très vague» dans le texte actuel, de l'aveu même de l'ingénieur de formation qui plaide pour le nouveau Pacte logement pour une part atteignant 30%, «dans le cadre du plan sectoriel logement» dans un premier temps. «Lorsque la pression augmentera et que la volonté politique sera là, nous pourrons discuter d'un pourcentage plus élevé» pour l'ensemble du secteur, estime le ministre Déi Gréng.
Interrogé sur les critiques émises par les acteurs privés quant aux normes environnementales en vigueur qui ralentiraient la réalisation de nouveaux logements, Henri Kox assure «ne pas vouloir jouer l'un contre l'autre» et plaide pour une approche «de qualité» destinée à «éviter de complètement négliger l'environnement comme nous l'avons fait par le passé» et empêcher l'émergence de «blocs de béton».
Les promoteurs immobiliers ont aussi une responsabilité envers le grand public
Sur la question des 940 hectares de terrains disponibles en Baulücken, le locataire du ministère de la place de l'Europe assure que «cette question sera abordée dans le cadre de la réforme fiscale majeure» qui doit voir le jour à partir de 2020. Idem en ce qui concerne la réforme de l'impôt foncier, évoquée par Xavier Bettel (DP) lors de son discours sur l'état de la Nation. À noter également que le ministère «examine également les mesures fiscales qui ont été introduites dans le passé» afin de déterminer si ces dernières «sont en partie responsables de la hausse des prix» observée.
Dans le viseur, notamment, le fameux quart taux, mesure abaissant l'imposition sur les plus-values immobilières en vigueur entre le 1er juillet 2016 et le 31 décembre 2018. Et qui, de l'aveu d'Henri Kox, a «stimulé le marché mais n'a pas permis la réalisation de plus de logements sociaux et une meilleure maîtrise des prix». Une mesure qui aura donc profité aux acteurs privés, notamment les promoteurs immobiliers «qui s'attendent à des profits élevés», or ces derniers «ont eux aussi une responsabilité envers le grand public», juge le ministre.
