«Notre pays se porte bien, nos citoyens le doivent aussi»
«Notre pays se porte bien, nos citoyens le doivent aussi»
Avec 20,3 milliards d'euros prévus en 2020, l'État luxembourgeois n'aura jamais autant encaissé de revenus. Et la tendance ne serait pas près de s'arrêter puisque d'ici 2023, les recettes devraient augmenter de 5,1 à 5,7 % par an. La dette nationale, en revanche, devrait passer de 21% du produit intérieur brut (PIB) à 17,5 %. Alors qu'un déficit de 640 millions d'euros est encore prévu pour 2020, un surplus de 156 millions d'euros est attendu pour 2023.
Autant de données qui poussent mardi Yves Cruchten (LSAP), rapporteur du budget 2020, à estimer que le pays «est sur la bonne voie». Selon le socialiste, le projet de budget pour 2020 «met l'accent sur les aspects sociaux et écologiques» et les investissements de 2,8 milliards d'euros prévus doivent servir à la fois «à résoudre les problèmes actuels et à préparer les défis futurs».
Création d'un indice annuel du bien-être
Pour appuyer ses propos, le rapporteur a cité les 605 millions d'euros qui seront investis dans les transports publics, les 200 millions d'euros qui serviront à construire des routes via le fonds des routes et plus d'un milliard d'euros pour financer la construction des écoles. Il a également défendu les dépenses élevées consacrées aux services publics, qui représentent 23 % de toutes les dépenses publiques.
Dans la partie plus personnelle de son discours, Yves Cruchten a toutefois soutenu qu'«un indice annuel du bien-être devrait être introduit, comme c'est déjà le cas en Nouvelle-Zélande». Le Statec pourrait se charger de cette tâche en collaboration avec le Conseil supérieur du développement durable et le Conseil économique et social. Car, selon lui, «le PIB comme seul indicateur n'est pas suffisant, car la croissance économique n'atteint pas tout le monde.»
Critiquant les inégalités sans cesse croissantes dans le pays, le rapporteur estime que les couches les plus pauvres de la population peuvent «difficilement constituer une réserve financière», en raison principalement des prix élevés de l'immobilier. Des prix qui s'expliquent notamment par une répartition inégale des terrains à bâtir. Avec le Fonds de soutien au développement du Logement, l'Etat dispose désormais d'un instrument pour acquérir lui-même des terrains à bâtir.
À l'avenir, ce fonds devra également être alimenté avec les fonds nécessaires et les trois millions d'euros qu'il contient actuellement ne seront certainement pas suffisants. Constatant que les familles monoparentales sont particulièrement touchées par la pauvreté. Yves Cruchten a rappelé au gouvernement la promesse qu'il avait faite dans le cadre du programme gouvernemental de réindexer les prestations familiales comme les allocations familiales. «Parce que notre pays se porte bien, nos citoyens le doivent aussi», a-t-il conclu.
