Neuf communes du Sud chassent les décibels
Neuf communes du Sud chassent les décibels
(pj avec Luc Ewen) - Limiter la vitesse à 110 km/h sur autoroute et 90 km/h à proximité des villes. Interdire la vente des deux-roues de petite cylindrée mais dont le moteur pétarade. Disposer de plus de moyens pour contrôler le niveau sonore émis par les uns et les autres. Voilà quelques-unes des pistes du projet de Plan d'action contre le bruit que viennent de cosigner neuf communes du sud du pays. Ainsi, Esch-sur-Alzette, Differdange, Bettembourg, Kayl, Mondercange, Pétange, Roeser, Sanem et Schifflange sont prêtes à s'engager pour réduire les nuisances sonores de leur environnement.
Depuis septembre 2020, le ministère de l'Environnement encourage ainsi les collectivités à voir ce qui peut être fait sur leur territoire. Et dans le Sud du pays, où la population ne cesse de croître, mieux vaut déjà entamer le processus dès maintenant afin d'offrir demain une qualité de vie améliorée aux habitants.
Lors du dernier conseil communal differdangeois, l'échevine Laura Pregno (Déi Gréng) a présenté le projet de déclaration commune des neuf communes. Une déclaration qui n'a pas manqué de soulever l'étonnement de plusieurs élus apprenant que, selon la circulaire ministérielle, seul le bruit provenant des routes avec un trafic annuel de plus de trois millions de véhicules ou des lignes ferroviaires voyant passer plus de 30.000 trains par an serait pris en compte dans les actions à mener. Trop limitatif.
Pour l'échevin Robert Mangen (CSV), par exemple, il est clair que le bruit peut constituer une atteinte à la santé publique. Et le médecin de souligner par exemple combien certains décibels émis par des climatiseurs ou des systèmes d'évacuation d'air des restaurants pouvaient nuire au quotidien des riverains. Pour le conseiller Ali Ruckert (KPL), il est aussi regrettable que la note du ministère ne demande pas de prendre en compte la pollution sonore liée à l'activité industrielle.
Reste que, parmi les propositions soutenues par les neuf communes (rassemblant 146.000 habitants) dans les dix pages de leur projet de Plan d'action contre le bruit est demandé que la troisième voie sur les autoroutes soit systématiquement réservée aux covoiturages (afin de réduire le nombre de véhicules en circulation). En outre, seule une vitesse de 50 km/h devrait être autorisée en dehors des zones bâties lorsque deux villes sont proches l'une de l'autre.
Lors de la discussion au sein du conseil communal de Differdange, il a été souligné que lancer des travaux d'isolation sonore ne pouvait pas être la réponse au bruit. Car cela n'éliminerait pas la source même du bruit. Les communes notent aussi que les agents de police devraient avoir plus de possibilités de détecter et de sanctionner les violations en matière de nuisances sonores. Le conseiller Erni Muller (LSAP) a demandé que la ville de Differdange établisse un registre local des bruits. Une exigence à laquelle l'échevin Robert Mangen a promis de donner suite.
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