«Mon lit bougeait dans tous les sens, j'avais très peur»
«Mon lit bougeait dans tous les sens, j'avais très peur»
Vous n'avez pas pu passer à côté du drame survenu cette nuit en Turquie et dans le Nord de la Syrie où un tremblement de terre de magnitude 7,8 sur l'échelle de Richter a été enregistré. Une réplique a également eu lieu ce lundi. S'il n'est pas encore arrêté à l'heure d'écrire ces lignes, le bilan humain est tout simplement catastrophique: on parle de plus de 2.000 morts et des milliers de blessés, sans parler des dégâts matériels.
Plusieurs fondations et ONG, déjà présentes sur place avant les faits dans le cadre de programmes humanitaires, sont sur le pont depuis les tristes événements afin d'apporter leur précieuse aide. Parmi ces institutions, il y a notamment la Fondation Caritas Luxembourg. L'antenne luxembourgeoise y travaille en effet depuis près de 10 ans afin de venir en aide aux migrants fuyant la guerre. «En novembre et décembre, 30.000 repas ont été distribués aux personnes déplacées par la guerre. Avec ce tremblement de terre, la situation dans cette région déjà très meurtrie s'aggrave encore plus», déplore Caritas dans un communiqué.
Esma est l'une des personnes qui travaillent pour le projet de Caritas Luxembourg, et ce, depuis plus de huit ans. Elle vit à Gaziantep. Nous sommes parvenus à entrer à contact avec elle. Elle raconte avoir été réveillée par les premières secousses aux alentours de 4h30 du matin. «Nous avons senti le tremblement de terre. Mon lit bougeait dans tous les sens, vers la gauche puis vers la droite. J'avais très peur. Je me trouvais avec ma nièce qui était effrayée par la situation», explique-t-elle.
«Je priais beaucoup»
À ce moment-là, les minutes semblent durer des heures. «Je priais beaucoup. Une fois que les tremblements se sont calmés, j'ai constaté l'ampleur des dégâts au sein de mon logement avec énormément d'objets éparpillés et d'autres choses tombées au sol.»
Pas de temps à perdre pour Esma qui s'empresse de quitter les lieux au plus vite avec ses proches. «Mais le temps à Gaziantep a été très pluvieux et neigeux ces derniers jours. Nous nous sommes donc abrités dans la mosquée la plus proche», ajoute-t-elle.
Au moment de joindre Esma, en fin d'après-midi, celle-ci se trouvait toujours dans la mosquée et s'apprêtait à y passer la nuit. «Au fil de la journée, nous avons ressenti plusieurs secousses, certaines grandes, d'autres de plus petite envergure. Je me trouve avec la plupart des habitants du quartier. Nous attendons simplement, car nos maisons ne sont pas sécurisées. Personne n'ose rentrer chez soi de toute manière. Je n'ai pas pu aller vérifier de mes propres yeux, mais oui, les dégâts dans notre quartier sont énormes et j'ai entendu dire qu'un immeuble s'était complètement effondré.»
Les dégâts dans notre quartier sont énormes et j'ai entendu dire qu'un immeuble s'était complètement effondré.
Esma
Depuis plusieurs heures, elle assiste, impuissante, au ballet incessant d'ambulances. «Hormis au sein de la mosquée, il n'y a plus d'électricité. J'ignore s'il y a eu des victimes dans le voisinage. Tout ce que j'entends, ce sont les sirènes des ambulances qui passent continuellement devant l'endroit où nous nous trouvons.»
De son côté, Caritas Luxembourg a d'ores et déjà débloqué 50.000 euros pour subvenir aux premières nécessités (nourriture, couvertures, médicaments, etc.). L'aide humanitaire s'organise avec les partenaires sur place. «Les distributions ont commencé. Les conditions météo sont très mauvaises. Les personnes ont besoin d'une aide rapide. Notre partenaire local rapporte que ses cliniques sont remplies de blessés», détaille la fondation dans un communiqué.
Caritas Luxembourg aide également les victimes côté turc. «Depuis deux ans, nous menons un projet d’aide aux migrants et réfugiés avec une association locale. Cette dernière vient de mobiliser son unité d'intervention en cas de catastrophes et d'urgences. Des équipes sont déjà arrivées dans les zones les plus touchées en Turquie avec notamment des chiens pisteurs, du matériel spécialisé et des vivres». Caritas Luxembourg leur a promis un soutien financier et a débloqué un premier montant pour l'achat de nourriture et autres biens de première nécessité. Bien évidemment, cela ne suffira pas.
Esma indique de son côté qu'il faudra encore plusieurs jours avant d'avoir une vue d'ensemble sur la situation globale. «Mais ce que nous pouvons déjà dire, c'est que les gens ont besoin de nourriture, de vêtements chauds, et surtout, ils ont besoin d'endroits où dormir, car nous ne pouvons pas rester dehors par ces températures.»
Un appel aux dons lancé
C'est pour cette raison qu'un appel aux dons vient d'être lancé. Si vous aussi souhaitez aider les victimes du tremblement de terre en Turquie et en Syrie, vous pouvez faire un don par virement sur le compte CCPL IBAN LU34 1111 0000 2020 0000 avec la mention «Tremblement de terre» ou en cliquant ici.
«Pour Caritas Luxembourg, c'est évident: en ces moments difficiles, nous nous devons d'être aux côtés des populations touchées et nous ferons tout notre possible pour apporter notre aide aux victimes et à leurs familles de part et d'autre de la frontière turco-syrienne», précise Marc Crochet, directeur général de Caritas Luxembourg. «Le gouvernement du Luxembourg et la Commission européenne (ECHO) financent les projets en cours en Syrie et en Turquie depuis une décennie. Le soutien du public est indispensable pour cette nouvelle urgence.»
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