«Mon engagement est européen et écologique»
«Mon engagement est européen et écologique»
Après l'élection présidentielle en France se profilent désormais celles des législatives. Depuis 2012, les Français de l'étranger ont aussi leur député et c'est le cas aussi pour les Français du Benelux. En 2017, c'est le candidat LREM Pieyre-Alexandre Anglade qui avait été élu avec 75,1% des voix au Benelux. Au Luxembourg, il avait remporté 83,7% des voix. Pour les élections législatives 2022, le député sortant se représente sous l'étiquette Ensemble! Majorité présidentielle.
Pieyre-Alexandre Anglade, lors de votre élection en 2017, la participation était de 22%. Est-ce que ça ne pose pas un problème au niveau électoral cette forte abstention ?
Pieyre-Alexandre Anglade - «Vous avez raison, on ne peut pas se satisfaire de l'abstention quelle qu'elle soit et a fortiori quand elle est forte comme cela. La démocratie se nourrit du vote et de la participation citoyenne. Nous avons besoin d'une participation qui soit plus forte pour donner de la force à celui ou celle qui détient un mandat.
Attention cependant au débat mortifère sur la légitimité des élus. Je dis à celles et ceux qui remettent en cause le résultat des élections comme cela a pu être le cas ces dernières semaines en France avec Jean-Luc Mélenchon qu'ils mettent à mal la démocratie et nos institutions.
Comment expliquer ce fort taux d'abstention ? Avez-vous l'impression que les expatriés connaissent vraiment le rôle du député de l'étranger ?
« Je pense que nous sommes dans une époque où les Français marquent une distance vis-à-vis de la politique et qu'à l'étranger, cette distance est parfois encore plus grande. Mais pourtant cette fonction de député des Français établis à l’étranger est essentielle.
La première fonction d'un député, qu'il soit dans l'hexagone ou à l'étranger, c'est d'être à l'Assemblée nationale pour voter la loi, contrôler l'action du gouvernement et mettre en œuvre un projet politique au sein d'une majorité. C'est ce que je souhaite faire avec le projet d'Emmanuel Macron.
Ensuite, il y a un rôle de terrain et de lien pour être le porte-voix des habitants de la circonscription sur laquelle vous avez été élu. Le député est le lien entre tous ceux qui font la vie de la circonscription : les citoyens, les associations, les établissements scolaires, les emprises diplomatiques et Paris.
Avec mes collègues députés des Français de l'étranger, nous avons par exemple beaucoup œuvré en lien avec le gouvernement pour faire en sorte que les associations, entraides et bienfaisances qui aident les Français concrètement, par exemple celles qui ont été actives durant la crise du covid, soient mieux soutenues. Au Luxembourg cela s'est matérialisé avec un soutien exceptionnel auprès de la bienfaisance pour faire face à la crise sanitaire et à l'augmentation des demandes d'aides reçues.
Nous œuvrons également depuis 2018, pour conforter les moyens financiers des réseaux d'enseignement français à l'étranger, avec une augmentation constante du budget, mais aussi des moyens supplémentaires considérables qui ont été donnés au moment de la crise pour que le réseau ne s'effondre pas. Il y a ensuite le rôle de soutien aux difficultés de la vie quotidienne comme l'inscription sur les listes électorales.
Et puis enfin, les députés des Français établis à l'étranger agissent pour aider les Françaises et les Français au quotidien face à des difficultés administratives ou de la vie quotidienne.
Quels projets avez-vous défendus à l'Assemblée nationale pour les Français du Benelux ?
«J'ai d'abord porté la cause européenne dans l'hémicycle, qui est l'âme de notre circonscription. Cela a été la ligne de force de mon mandat. J'ai défendu ensuite une série de simplifications des démarches administratives pour les Français du Benelux, avec notamment la possibilité d’obtenir directement via internet certains documents administratifs ou encore le développement progressif à travers le monde de France consulaire, une plateforme de réponses par téléphone et mail, accessible 24 h sur 24 et 7 j sur 7, sur laquelle des experts peuvent répondre et guider nos concitoyens dans leurs démarches en lien avec l'administration consulaire.
Nous oeuvrons depuis 2018 pour conforter les moyens financiers des réseaux d'enseignement français à l'étranger.
Pieyre-Alexandre Anglade, député du Benelux
Notre majorité a également mis en œuvre l'exonération des CSG-CRDS. Les gouvernements français précédents ont longtemps cherché à se soustraire au droit européen en maintenant ces cotisations pour les Français affiliés à un régime de sécurité sociale d'un autre pays de l'Union européenne (concrètement aux Français affiliés à la sécurité sociale au Luxembourg). A notre arrivée, nous avons mis fin avec Emmanuel Macron à cette situation injuste.
Nous avons également conforté les moyens du réseau d'enseignement français à l'étranger en augmentant sans cesse les budgets depuis 2018.
Enfin, je me suis également fortement investi lors de la réforme de la fiscalité des non-résidents qui prenait une direction inacceptable. J'ai collaboré très étroitement notamment avec le groupe des non-résidents établis en Belgique et nous avons mené – et gagné - ensemble cette bataille pour que la situation particulière des non-résidents soit bien perçue et prise en compte par les autorités fiscales françaises.
Quels sont les projets que vous voulez défendre pour les Français du Benelux au moins durant les cinq prochaines années?
«Mon engagement est résolument européen et écologique. Ce sont ces deux axes que je veux porter en priorité à l'Assemblée nationale. Je veux défendre le projet européen face à ceux qui veulent le défaire en désobéissant aux traités européens. Je souhaite ensuite agir pour mettre en œuvre le projet porté par le président de la République Emmanuel Macron qui a été clairement tranché lors de l'élection présidentielle.
Ensuite, ma priorité locale, c'est de simplifier la vie des Françaises et des Français de l'étranger, notamment pour les démarches administratives. Après avoir créé France Consulaire, nous créerons France Services Français de l'Étranger, ce qui vous permettra d'avoir une réponse relative à l'ensemble des services publics 7 jours sur 7 et 24h sur 24. Et nous généraliserons la dématérialisation du renouvellement de vos titres d'identité, du dépôt de procuration, et de l'établissement des certificats de vie partout où c'est possible. Cela changera radicalement la vie des expatriés français.
Je souhaite aussi conforter le réseau d'enseignement français à l'étranger dans les moyens qui lui sont attribués. L'objectif est d'attirer encore plus d'élèves, parce que c'est un outil absolument extraordinaire de rayonnement pour la France. Il faut en être fier, c'est pour ça qu'il faut plus de moyens en augmentant progressivement les budgets. Nous devons aussi rendre ce réseau plus attractif pour les professeurs en donnant plus de liberté pédagogique. Il faut aussi faciliter l'accès aux bourses, parce que certains planchers sont trop élevés.
Mon troisième combat est de préserver la libre circulation en Europe. Nous avons vu que les Européens avaient tendance à se recroqueviller sur eux-mêmes dès qu'une crise surgissait.
Quel est votre lien avec le Luxembourg?
«Une partie de ma famille vient du Luxembourg. Pendant ma campagne en 2017, j'ai toujours beaucoup aimé venir ici parce que c'était l'endroit où l'accueil était le plus chaleureux. Je trouve que c'est un pays extraordinaire qui, malgré sa superficie, a une place centrale en Europe en étant un des Etats fondateurs de l'UE. Le pays a cette capacité de toujours regarder vers l'avant, d'être pionnier et novateur, comme ce qui est fait sur le spatial. Il y a cet état d'esprit entrepreneur et courageux.
Quel est votre état d'esprit avant ce premier tour?
«Je suis déterminé, convaincu du projet qu'on porte pour la France et pour l'Europe et en même temps rempli d'humilité. En tant que député élu pendant cinq ans, vous remettez en jeu la confiance qui vous a été accordée. C'est pour ça que c'est très important de pouvoir avoir cette campagne de proximité, de pouvoir regarder les gens dans les yeux et de leur expliquer pourquoi je souhaite être encore leur député et pourquoi il faut donner une majorité au président de la République.
Vous espérez avoir un meilleur score qu'en 2017?
«Je ne me projette pas sur les scores. C'est difficile de le faire, l'époque est étonnante. Je suis confiant, déterminé, volontaire et j'ai envie de convaincre.»
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