Moderna s'injecte désormais chez les généralistes
Moderna s'injecte désormais chez les généralistes
Les centres de vaccination ne sont pas les seuls à être débordés par la dose de rappel. Chez les médecins généralistes aussi, les patients affluent pour espérer recevoir l'injection qui les protégera du covid. Mais jusqu'ici, on ne retrouvait aucune trace de Moderna dans les cabinets médicaux ou chez les pédiatres. Ce vaccin ARN est pourtant le seul, avec celui du laboratoire Pfizer, à pouvoir être utilisé pour l'administration d'une dose complémentaire.
Cette semaine, les règles sanitaires ont changé. Dans un mail reçu mardi, les 260 médecins généralistes vaccinateurs du pays ont appris qu'ils pouvaient désormais commander et injecter le Spikevax dans leur cabinet. «Le laboratoire lui-même a pu certifier que cela ne posait pas de problème si l'on conservait le Moderna à une température de 4°C dans un frigidaire. Dans ces conditions de conservation, il n'y a pas d'altération de la molécule durant 28 jours», déclare Guillaume Steichen, secrétaire général de l'association des médecins et médecins dentistes.
Alors que la dose de rappel représentait les trois quarts des injections anti-covid effectuées la semaine dernière, cette évolution va permettre aux généralistes de monter en puissance. Jusqu'ici, ces derniers devaient se contenter de soixante doses de Pfizer toutes les deux semaines, les commandes étant actuellement rationnées. «Hier, j'ai pu commander du Moderna sans restriction particulière. Cette commande devrait être livrée dans les prochains jours», poursuit Guillaume Steichen. Et de préciser au passage que les deux sérums sont «aussi efficaces».
Mais en s'introduisant dans les cabinets médicaux, Spikevax apporte aussi son lot de déconvenues. Cette arrivée est également synonyme de contraintes logistiques supplémentaires. «Pour le booster, on ne prend plus que la moitié d'une dose de Moderna. On peut donc vacciner 20 patients avec un seul flacon», explique Jean-Paul Schwartz, médecin généraliste membre du conseil supérieur des maladies infectieuses.
Si dans un sens, le sérum permet la vaccination de davantage de patients, elle oblige les professionnels de santé à adopter une organisation millimétrée. «Un flacon ne peut être ouvert que durant 19 heures. Ce qui n'est parfois pas évident dans nos cabinets, puisque nous n'avons pas que la vaccination à gérer», indique Jean-Paul Schwartz, qui pratique une quarantaine d'injections par semaine.
Au-delà des contraintes logistiques, les médecins devront également assurer la pédagogie qui entoure l'arrivée de ce vaccin dans leur cabinet. «Maintenant, il va falloir dire aux patients qui ont pris rendez-vous pour une dose de Pfizer qu'ils obtiendront du Moderna si nous n'avons pas assez de Pfizer à disposition», résume Guillaume Steichen. Le sérum du laboratoire Pfizer devant être réservé en priorité aux patients âgés de 18 à 30 ans (et Moderna étant non recommandé pour cette tranche d'âge). Le tout, sans ralentir la cadence de la campagne de vaccination.
Pour le moment, les cabinets médicaux ont déjà permis l'injection de 29.000 doses de vaccin contre le covid-19. Alors que les pharmacies viennent d'être écartées (au moins temporairement) de la campagne vaccinale par le Conseil d'Etat, les rendez-vous assurés par les généralistes seront décisifs dans la (re)montée en puissance de la campagne de rappel vaccinal dans les prochains jours.
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