Mobilité, télétravail et redynamisation du commerce
Mobilité, télétravail et redynamisation du commerce
(MF avec Claude Feyereisen) – Formidable produit d'appel à l'échelon international, l'annonce de la gratuité des transports au Luxembourg - entrée en vigueur le 1er mars - est aussitôt tombée aux oubliettes. Pandémie oblige, l'état d'urgence était décrété dès le 16 mars.
Si les transports en commun sont bien désinfectés tous les jours, le coronavirus a eu l'effet contraire attendu par la gratuité en poussant davantage les citoyens à s'asseoir dans leur voiture. François Bausch (Déi Gréng), ministre de la mobilité, l'a reconnu lors de son entretien accordé dans le tram au Luxemburger Wort mais préfère y lire un défi plutôt qu'une défaite.
«Bien que le virus nous ait ralentis, les problèmes seront les mêmes après le coronavirus, lorsque les déplacements et la circulation seront redevenus normaux», pense François Bausch. A contretemps de la ligne gouvernementale, le vice-Premier ministre reste persuadé que ce n'est pas le prix qui convaincra les usagers mais bien l'offre. Il réitère, fidèle à ses convictions: «L'offre doit coller pour que les transports publics soient utilisés. Si c'est gratuit, c'est une incitation supplémentaire».
La restructuration complète du réseau RGTR se fait attendre justement. En raison de la pandémie, reconnaît Bausch, «nous avons pris du retard dans l'optimisation du réseau de bus RGTR. Trois mois, pour être précis». Il annonce toutefois que la mise en œuvre démarrera dans «la seconde moitié du mois de septembre». Les quatre soirées d'information qui sont tombées à l'eau seront bien tenues à Ettelbruck, Hesperange, Remich et Wiltz.
A l'horizon 2035
Quant au tram qui doit toujours bien montrer le bout de son nez en décembre devant la gare centrale, il ne sera pas «la» solution à tous les problèmes de mobilité mais «une partie de la solution», assure le ministre des Transports. Persuadé que la situation «continuera de s'améliorer» lorsque le tram atteindra cet objectif en fin d'année.
François Bausch, le sait, il a du pain sur la planche pour fluidifier le trafic au Luxembourg. En 2022, le Plan national de mobilité valable jusqu'en 2035 doit être achevé. Et d'ici 2025, la phase des grands investissements incluant ligne de tram, extension de la gare centrale, A3 à trois voies et le doublement de la ligne ferroviaire Bettembourg-Luxembourg, doit être achevée. «Après ce mandat, mon successeur doit avoir disposé d'un plan pour assurer une continuité. Nous devons sortir de cette situation défensive!», lance le ministre qui se fixe 2035 comme horizon.
Comme le tram, il voit dans le télétravail une autre «partie de la solution» pour désengorger les routes. Il permet de réduire les mouvements de circulation, d'atténuer les pics de trafic, mais le travail à domicile «ne résoudra pas tous les problèmes». Entre autres, des horaires décalés pour le début des cours dans les lycées pourraient contribuer à moins d'engorgement. «Nous devons, de manière générale, penser et agir de manière plus flexible. Le coronavirus a montré que c'est possible. Nous devons maintenant utiliser cette dynamique».
Conserver les terrasses installées sur les parkings
Premier échevin dans la capitale entre 2005 et 2013, François Bausch revient sur la pénible situation que vit le commerce à Luxembourg-Ville. Le phénomène des centres-villes qui souffrent n'est pas propre à la Ville mais elle a «trop attendu pour se redynamiser. Et la pandémie a encore aggravé la situation», estime Bausch.
Il est toutefois d'avis que les chances pour un nouveau départ sont données : le réaménagement de la place de l'Etoile, du quartier Hamilius et de la gare centrale représente «un nouveau départ pour un nouvel espace urbain». C'est l'occasion de repenser la ville aux yeux de Bausch qui lance l'idée de conserver les terrasses aménagées sur les places de parking durant la pandémie. Mais le conseil communal ne résoudra pas seul l'équation, «le commerce de détail doit aussi trouver des idées. Les citoyens doivent tout simplement à nouveau avoir envie de revenir en Ville».
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