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Dasha Petrykova a 24 ans. Elle a fui la guerre avec sa mère, sa grand-mère et son chien, pour rejoindre la famille de son frère qui vit au Luxembourg depuis trois ans. Son père, âgé de 58 ans, a dû rester là-bas.


«Je suis ukrainienne et c'est mon super pouvoir»
Nataliya Tadeyeva ne veut pas être considérée comme une réfugiée. Elle a fui la guerre avec sa famille, mais continue de travailler à distance. Elle croit en l'indépendance de l'Ukraine et en la force de son peuple. Son seul souhait ? Rentrer.

À Dnipro, Dasha a travaillé dans l'entreprise d'importation de papier de son père, qui est toujours en activité. Il en va de même pour le salon de beauté dont Dasha est copropriétaire. «Les Ukrainiennes aiment se faire plaisir», plaisante Dasha. «Nous sommes comme ça. Il y a la guerre, mais nous essayons de maintenir une certaine normalité. Le pire, c'est de rester à la maison à ne rien faire. C'est pour devenir fou.»

«Beaucoup d'amis sont restés en Ukraine»

Depuis le 3 mars, Dasha vit dans un deux pièces dans la capitale luxembourgeoise avec sa mère, sa grand-mère, son frère, sa belle-soeur et son neveu. Le sentiment de sécurité est parfois entaché par un sentiment de culpabilité. «J'ai fui mon pays, mais beaucoup de mes amis sont restés là-bas. Ils aident l'armée et prennent même les armes pour se battre pour notre pays», dit Dasha. «Je me sens mal d'être en sécurité ici au Luxembourg pendant qu'eux sont là-bas».


Die Bevölkerung ist wegen des Krieges in der Ukraine beunruhigt und zeigt sich solidarisch mit den ukrainischen Flüchtlingen.
La guerre en Ukraine pèse sur le moral des Luxembourgeois
82% des personnes interrogées dans le cadre du sondage réalisé par TNS Ilres pour le compte du Luxemburger Wort et de RTL se disent affectées par la situation en Ukraine.

Pour contrer ce sentiment, le frère de Dasha l'a mise en contact avec Lisa McLean, coordinatrice de Radio ARA. Très rapidement, Dasha a présenté les informations en ukrainien. Un défi non seulement en raison de la technique, mais aussi de la langue. «Parfois, je fais des erreurs à l'oral car, même si j'ai appris l'ukrainien à l'école, dans la vie de tous les jours, je parle russe. Ma grand-mère, par exemple, ne parle que le russe, elle ne sait pas parler ukrainien.»

Elle diffuse aussi les actions de solidarité

Dasha reprend les informations du journal de Radio ARA et sélectionne ce qui intéresse les auditeurs ukrainiens. «Outre l'actualité nationale et internationale, je diffuse également les actions de solidarité et les informations pratiques qui peuvent être utiles aux réfugiés ukrainiens», précise-t-elle. «En fait, c'est un moyen de leur faciliter la vie ici. Et d'une certaine manière, j'ai le sentiment de les aider.»


TOPSHOT - A family crosses the railway trucks at Lviv train station, western Ukraine, on March 5, 2022. - The UN Human Rights Council on March 4, 2022, overwhelmingly voted to create a top-level investigation into violations committed following Russia's invasion of Ukraine. More than 1.2 million people have fled Ukraine into neighbouring countries since Russia launched its full-scale invasion on February 24, United Nations figures showed on March 4, 2022. (Photo by Daniel LEAL / AFP)
Un guide pour les familles d’accueil de réfugiés ukrainiens
Au Luxembourg, des centaines de familles se sont déclarées prêtes à accueillir des familles ukrainiennes chez elles. Voici ce qu'il faut savoir.

En plus de présenter les nouvelles, Dasha est bénévole à l'association LUkraine où elle répond aux offres d'aide des résidents luxembourgeois. «Il y a tellement de gens qui veulent aider et de tellement de façons, cela fait chaud au coeur. Mais j'ai le sentiment que ces personnes et les associations font plus que le gouvernement lui-même.»

«Je comprends ma grand-mère maintenant»

Lorsqu'elle réalise qu'elle est une réfugiée, les yeux de Dasha se remplissent de larmes. Ce qu'elle vit lui fait penser aux histoires de sa grand-mère décédée. Elle lui racontait comment son père avait été arrêté et sa famille, chassée de chez elle, a dû vivre dans la forêt. Sa mère, qui élevait seule sept enfants, a dû recommencer sa vie à zéro.

«Je comprends ma grand-mère maintenant», dit Dasha. «Cette guerre, mes enfants la connaîtront à travers moi, ils n'auront pas besoin des livres d'histoire. Et quand ce jour viendra, j'espère pouvoir leur dire comment l'Ukraine a gagné.»

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