LUXEOSys échappe à la commission d'enquête
LUXEOSys échappe à la commission d'enquête
L'opposition a voté contre, la majorité a fait bloc en faveur de la rallonge budgétaire à accorder au projet de satellite d'observation, LUXEOSys. Voilà donc le ministère de la Défense officiellement mandaté pour engager 139 millions d'euros de plus que la facture qui lui avait été annoncée, voilà deux ans, par l'ancien ministre Etienne Schneider (LSAP). La demande d'ouverture d'une commission d'enquête n'a pas obtenu la majorité souhaitée par ADR, Déi Lénk, Piraten et CSV.
La coalition gouvernementale n'aura donc pas connu de rébellion de députés à l'heure du vote à la Chambre. DP, LSAP et Déi Grèng levant la main comme un seul homme, pour un investissement spatial dont pourtant même François Bausch (Déi Gréng) reconnaissait cet été qu'il avait été «sous-estimé et mal budgetisé». Un manque de ''clairvoyance'' faisant largement gonfler l'addition, et occasionnant de profonds changements techniques par rapport à ce qui avait été présenté devant les parlementaires en 2018.
Le trouble occasionné au sein des deux commissions chargées d'étudier la demande de fonds supplémentaires (Contrôle budgétaire et Défense) aura tout de même accouché d'une souris, à défaut d'une montagne.
La Chambre a en effet choisi de demander à la Cour des comptes de produire un rapport sur la gestion financière du projet. Maigre consolation pour les opposants ou tous ceux qui n'avaient pas trouvé claires les explications données, cet été, par un Etienne Schneider sommé de se présenter à la Chambre pour s'expliquer.
Voilà donc LUXEOSys paré au décollage prévu pour fin 2022. Le satellite aura alors comme mission d'observer la surface du globe et fournir des images fiables et non classifiées. Une centaine de clichés quotidiens qui pourraient intéresser l'UE, l'ONU ou l'OTAN, promet le dossier. Des ''clients" qui pourraient donc permettre de justifier les 209 millions d'euros mis sur la table par le gouvernement luxembourgeois. Un gouvernement qui, si jeudi les députés n'avaient accepté d'octroyer la rallonge demandée, aurait dû s'acquitter de 145 millions de pénalités.
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