Lex Delles lève le pied sur le revenu de remplacement
Lex Delles lève le pied sur le revenu de remplacement
Dix minutes chrono. Lundi, il n'a pas fallu plus de temps à Lex Delles pour présenter les nouveaux dispositifs de soutien à venir pour les secteurs les plus en difficulté. Il est vrai que tout avait été déjà largement défloré sur la révision des conditions d'accès et des montants d'aides ouverts aux secteurs Horeca, tourisme, événementiel, formation, commerce de détail et autres salons de coiffure ou d'esthétisme. Et le ministre des Classes moyennes de rappeler que «ces adaptations ont été possibles grâce aux ouvertures offertes par l'Union européenne».
Le jeune ministre DP ne s'est toutefois pas fait prier pour détailler les changements à venir d'ici quelques jours. Que ce soit dans la prise en charge des coûts non couverts (essentiellement pour les bars, restaurants ou boutiques ayant fait l'objet d'une fermeture imposée) et les aides attribuées dans le cadre du Fonds de relance et de solidarité. «Deux dispositifs que nous avons choisi de prolonger de trois mois.»
Voilà donc une bouée de secours renforcée à saisir jusque fin juin 2021. Un terme qui pourrait d'ailleurs être repoussé, toujours avec l'aval de Bruxelles : «Le cadre européen nous l'autorise jusqu'à la fin de l'année. Mais le gouvernement veut se donner la possibilité de réévaluer les aides au fur et à mesure». Au passage, ce délai semble le bienvenu. En effet, voilà qui va offrir le temps aux partenaires de se retrouver. Non pas pour la tripartite toujours réclamée par les syndicats, mais pour discuter du revenu de remplacement. Ce ''salaire de compensation'' qui serait destiné aux seuls indépendants.
Car si l'aide est plus qu'attendue, sa mise en œuvre est loin d'être acquise. En témoignent les réactions suscitées par les annonces de Dan Kersch (LSAP). Jeudi dernier, le ministre du Travail a en effet fait savoir qu'il verrait bien cet émolument être financé directement via les cotisations patronales versées par les entreprises luxembourgeoises à la Mutualité des employeurs ou un autre fonds qui serait instauré. De quoi faire bondir le nouveau président de l'UEL. Michel Reckinger exigeant que la mesure puise dans le Fonds pour l'emploi.
Mais ni le LCGB, ni l'OGBL ne vont dans son sens. L'organisation dirigée par Nora Back l'a d'ailleurs fait savoir, en estimant «tout à fait raisonnable» la proposition du ministre Kersch. «Cela mettrait en œuvre une certaine solidarité entre les secteurs. N’oublions pas quand même qu’il existe aussi des entreprises qui ont continué à faire des bénéfices tout au long de la crise, voire qui ont même augmenté leur chiffre d’affaires au cours de cette période».
Et Lex Delles au milieu de tout ça? Il a évité les balles, lundi, lors de sa conférence de presse. Ne contredisant ni les indépendants aux yeux desquels il passe pour un bon samaritain, ne s'attirant pas les foudres du vice-Premier socialiste et se réfugiant derrière le bouclier gouvernemental. «On a encore le temps de réfléchir, le gouvernement doit analyser des pistes, des discussions sont en cours...»
Le ministre des Classes moyennes pouvait dès lors retomber, habilement, sur ses pattes. «Les nouveaux dispositifs étant valables jusqu'à l'été, on a le temps de voir.» Il est vrai que, contrairement au début de la crise, nul champ d'activité n'est laissé à la dérive. Et puis, pour certains indépendants, la prise en compte des coûts non couverts telle qu'envisagée à compter de ce mois de février ou les euros à tirer du Fonds de relance pourraient s'avérer plus profitables.
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