Les véhicules autonomes continuent de tracer leur route
Les véhicules autonomes continuent de tracer leur route
Réalité au Luxembourg depuis le printemps 2019, les tests de véhicules autonomes sur routes ouvertes se poursuivent sans faire de vagues. Si la pandémie a quelque peu bouleversé le calendrier des différents programmes en phase de tests sur une partie des routes du Grand-Duché, ces derniers continuent d'engranger les données, aussi bien pour valider la technologie utilisée que pour faire évoluer les mentalités autour d'un nouveau mode de déplacement.
«Si sur le plan technique les choses progressent bien, une appréhension face à cette solution persiste encore et toujours», constate Anthony Auert, manager du cluster Automobility chez Luxinnovation. Des réticences aussi bien associées à l'utilisation de la 5G pour transmettre d'importantes quantités de données sans temps de latence qu'en la possibilité de laisser le contrôle d'un véhicule à une intelligence artificielle.
«Pourtant, au cours des tests en situation réelle, les personnes à bord des véhicules se laissent rapidement convaincre de l'intérêt de cette approche», assure le spécialiste. Une solution déjà testée dans les rues de Luxembourg-Ville via une navette autonome, baptisée City Shuttle, mais dont les résultats se sont avérés mitigés.
En attendant 2030, horizon attendu par l'exécutif européen pour une cohabitation à grande échelle entre véhicules autonomes et véhicules conventionnels, le Luxembourg entend tirer son épingle du jeu en se positionnant comme un «laboratoire de la mobilité». Autrement dit, la mise en place d'un écosystème où différents acteurs peuvent se concerter pour proposer des alternatives face à la hausse prévisible des bouchons dans un proche avenir en lien avec la saturation des infrastructures routières.
Un concept qui se veut toutefois bien plus large que la simple utilisation d'une partie des routes et autoroutes du pays comme zone de test dans un contexte transfrontalier, l'une des idées principales étant de faire venir sur le territoire de potentiels futurs champions internationaux. D'autant plus si ces derniers répondent aux critères de la nouvelle économie voulue par le gouvernement.
«Plusieurs dossiers sont en cours, mais l'implantation d'une entité de Civil Maps, start-up basée dans la Silicon Valley et spécialisée dans les cartes haute définition indispensables à la conduite autonome, constitue un premier résultat probant», juge Anthony Auert, dans un contexte de forte compétition entre Etats européens. Car derrière les expérimentations en cours - se cachent des enjeux économiques colossaux estimés à plusieurs dizaines de milliards d'euros annuels.
Ce n'est donc pas un hasard si l'Allemagne deviendra, dès 2022, le premier pays du Vieux continent, à autoriser la libre circulation des véhicules conduits uniquement par ordinateur et sans présence humaine. Un geste destiné notamment à soutenir l'industrie automobile dont son leader, le groupe Volkswagen, a d'ores et déjà annoncé investir pas moins de 73 milliards d'euros dans le développement de véhicules autonomes et électriques. Avec en ligne de mire, la production en masse de navettes sans chauffeur et le rattrapage du retard accumulé face à des firmes américaines notamment.
Dans cette constellation qui se joue à l'échelle mondiale, le Luxembourg souhaite jouer l'une de ses meilleures cartes, à savoir celle de son infrastructure numérique. Rien d'étonnant dans ce contexte de retrouver Post Group jouer un rôle dans l'implémentation de solutions liées à la circulation de ce type de véhicules, grands consommateurs de données dont l'exploitation commerciale potentielle devrait être encadrée. Une réglementation au niveau européen, voire mondial, devrait voir le jour au cours de la décennie à venir.
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