Les solutions pour résoudre le manque de pédiatres
Les solutions pour résoudre le manque de pédiatres
La fermeture temporaire de la maternité d'Ettelbruck annoncée dimanche soir est une «situation catastrophique» selon Guillaume Steichen, le secrétaire général de l'Association de Médecins et Médecins-Dentistes (AMMD). Ce dernier dit comprendre la décision des anesthésistes et gynécologues de vouloir se conformer à la loi hospitalière de 2018 selon laquelle des pédiatres doivent être disponibles 24 heures sur 24 pour les nouveau-nés.
Une mesure de sécurité nécessaire pour les futures mamans et les bébés. «C'est une question de responsabilité, s'il y a un problème, les anesthésistes seront pleinement responsables», explique Guillaume Steichen. Le représentant de l'AMMD regrette que cette loi ne prenne pas en compte le manque d'effectif déjà connu à l'époque. Il rappelle aussi que les pédiatres de villes ne sont pas tous formés pour des intubations ou à agir quand un nouveau-né ne se porte pas bien.
«Un manque d'anticipation»
Guillaume Steichen ne se dit pas étonné de la fermeture temporaire de la maternité d'Ettelbruck à cause du manque de pédiatres. «A l'hôpital d'Esch-sur-Alzette, il n'y a par exemple que quatre pédiatres d'astreinte. Ce problème d'effectif existe aussi en périphérie.» Guillaume Steichen met aussi en avant un problème de planification, en prenant pour exemple la maternité du CHL: «Elle est prévue pour 2.500 naissances par an et actuellement, il y en a 3.000. C'est pourtant un hôpital assez récent. C'est un manque d'anticipation par rapport à la démographie de la population qui est grimpante et qui explose tous les ans.»
Améliorer les conditions de travail
«Le Grand-Duché est le deuxième pays le moins bien loti en Europe en médecins. 30% des étudiants en médecine ne rentrent pas au pays», souligne Guillaume Steichen. La raison ? Un système de santé et des conditions de travail pas assez attractifs, selon le médecin. Les professionnels de santé n'ont pas assez de capacités matérielles et de possibilités pour exercer leur métier: «A chaque fois qu'ils ont besoin d'une machine ou d'un robot, il faut l'accord de la direction.» Pour Guillaume Steichen, si la pénurie de médecins existe aussi dans d'autres pays, il faut tout faire pour faciliter l'exercice de leur profession, en termes de personnel et d'infrastructures.
Pour réagir à court terme au problème d'effectif, l'AMMD plaide pour un renforcement et une amélioration des équipes mobiles de néonatologues qui existent déjà. Un dispositif qu'il faudra toutefois renforcer avec plus de personnel. Actuellement, il n'y a que cinq néonatologues, un effectif qu'il faudrait au moins doubler pour que la charge de travail sur ces médecins soit aussi plus faible selon Guillaume Steichen.
«Une autre solution serait de centraliser les accouchements dans les hôpitaux qui sont le plus proches d'un service de néonatologie, à savoir le CHL.» Un hôpital qui accueille déjà plus de naissances que prévu. Mais pour ce faire, il faudrait alors créer de nouveaux locaux.
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