Les salariés luxembourgeois moins regardants sur les valeurs
Les salariés luxembourgeois moins regardants sur les valeurs
Malgré les crises et l'incertitude actuelles, le marché de l'emploi continue de progresser au Luxembourg, comme l'ont confirmé les derniers chiffres du Statec. Une autre enquête réalisée par Randstad, leader mondial des services RH, dans 34 pays différents et auprès de 35.000 travailleurs, vient également démontrer que le marché du travail au Luxembourg est moins «tendu» que dans le reste du monde. Moins de salariés sont à la recherche d'un nouveau travail que dans les autres pays (14% contre 22% en moyenne).
Parmi les Luxembourgeois sondés pour cette enquête, 77% indiquent vouloir d'ailleurs rester chez leur employeur actuel, ce qui est nettement supérieur à ce qu’on observe en moyenne dans les autres pays(60%).
Comment expliquer ce taux de satisfaction supérieur? Randstad note que c'est sans doute dû à davantage de flexibilité et à une augmentation de la rémunération des travailleurs luxembourgeois, des arguments peu avancés dans les autres pays participant à l'enquête.
Plus de flexibilité au Luxembourg
80% des travailleurs luxembourgeois ont expliqué avoir obtenu une meilleure rémunération durant l’année écoulée et 72% davantage de flexibilité dans leur horaire de travail. Ce critère est devenu très important pour la plupart des salariés dans tous les pays.
Par contre, il semblerait que les travailleurs luxembourgeois soient moins regardants sur les valeurs de leur entreprise et sur le bien-être au travail. Seules 16% des personnes interrogées disent préférer ne pas avoir d'emploi plutôt que de ne pas s'y sentir bien. Ce pourcentage grimpe à 18% pour la génération Z (les jeunes nés après 1995, ndlr) et 20% pour les millennials (personnes nées entre le début des années 1980 et la fin des années 1990, ndlr). C'est peu en comparaison avec les autres pays, où la moyenne est de 33%.
Les salariés sont également moins nombreux au Grand-Duché à accorder une place de choix à leur vie privée par rapport à leur travail (50% contre 58% sur la totalité des pays étudiés). Et si gagner de l’argent n’était pas une obligation, 40% des répondants choisiraient de ne pas travailler (contre 48% au global).
En ce qui concerne les valeurs, les salariés du Luxembourg seraient 25% à refuser un job de la part d’une entreprise qui ne serait pas engagée dans le développement durable (contre 39% globalement). La tendance est plus marquée à ce niveau chez la génération Z (33%).
Le bonheur avant le travail
Globalement, pour l'ensemble des pays étudiés, l'enquête arrive à la conclusion que les entreprises doivent réagir rapidement car les millennials et la génération Z «inversent fondamentalement la relation de pouvoir entre employés et employeurs.» Ceci intensifie encore la pression qui existe du côté des employeurs, qui doivent faire face à une importante pénurie de talents.
Pour la génération Z et les millennials, la priorité est d'abord donnée à leur bonheur avant leur travail. Plus de la moitié d’entre eux (56 % de la génération Z et 55 % des millennials) affirment qu'ils quitteraient leur emploi s'il les empêchait de profiter de la vie.
Etre en phase
Les jeunes générations souhaitent avant tout que leurs convictions personnelles soient en phase avec celles de leur employeur. Près de la moitié des jeunes déclarent ainsi qu'ils n'accepteraient pas un emploi qui ne correspondrait pas à leurs valeurs en matière sociale et environnementale, contre 35% pour les baby-boomers.
La flexibilité des horaires et des lieux de travail sont aussi des critères qui prennent de plus en plus d'importance dans la vie professionnelle. Mais selon l'enquête, les employeurs peinent à répondre aux exigences des talents.
Tout cela rend le marché du travail très tendu. 70% des travailleurs se disent ouverts à de nouvelles opportunités d'emploi et à la recherche d'un changement dans leur vie professionnelle.
«Un signal d'alarme»
Une majorité de travailleurs déclarent cependant être engagés envers leur employeur mais «ils sont conscients que le rapport de force sur le marché du travail actuel est à leur avantage.» Près de la moitié d'entre eux pensent qu'ils pourraient retrouver un emploi rapidement s'ils se retrouvaient à la porte de leur entreprise.
Pour le directeur général du groupe Randstad, «ces résultats doivent servir de signal d'alarme pour les employeurs.» Les jeunes veulent s'investir dans leur travail mais ils attendent aujourd'hui des entreprises bien plus qu'auparavant.
Fini de rester dans un emploi qui ne convient plus ou de sacrifier sa vie personnelle pour sa carrière... Les priorités sont repensées. «Dans un contexte de pénurie de talents, les entreprises doivent repenser leur approche pour attirer et retenir le personnel, ou faire face à une concurrence sérieuse», estime encore le directeur général du groupe Randstad.
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