Les salariés de l'UE ne veulent plus travailler au Luxembourg
Les salariés de l'UE ne veulent plus travailler au Luxembourg
Il est devenu très difficile de recruter du personnel hautement qualifié pour travailler dans les institutions européennes au Luxembourg: les salaires seraient moins attractifs qu'avant, rapporte un syndicat.
12.000 personnes travaillent dans les institutions européennes au Luxembourg. C'est le deuxième employeur du pays. L'augmentation du coût du la vie entame le pouvoir d'achat des salariés du Luxembourg. Certains grades de salariés des institutions européennes "ne veulent plus travailler au Luxembourg et ceux qui le peuvent partiront à la première occasion", rapportait Miguel Vicente Nunez, président de l'Union Syndicale Luxembourg lors d'une conférence de presse mardi.
Le personnel muté de Bruxelles à Luxembourg avait manifesté son mécontentement en raison d'une différence de pouvoir d'achat atteignant 8%.
"Je pense qu'il est important que les habitants du Luxembourg comprennent ce qui se passe. Lorsque je dis que je travaille pour la Commission européenne, les gens disent 'C'est un poste à vie'. Je leur réponds que c'est faux. C'était peut-être le cas il y a 10 ou 15 ans. Mais plus aujourd'hui", résume Sorin Cristescu, architecte IT.
Le recrutement de façon temporaire, sous forme de mission, de personnel hautement qualifié avec des salaires inférieurs au salaire minimum d'un travailleur manuel qualifié est une autre raison à cette pénurie.
Le syndicat déplore ce "dumping social" où environ 200 salariés perçoivent un salaire inférieur à 2.305 euros par mois au Luxembourg. En 2014, une grève de trois jours voulait déjà dénoncer ces pratiques. En dépit d'un accord obtenu en mars 2015, rien n'a changé.
L'Union Syndicale doit s'entretenir avec le Premier ministre Xavier Bettel pour demander la mise en place d'un "coefficient correcteur" spécifique au Grand-Duché. Il devrait permettre, d'après le syndicat, de redresser les disparités de pouvoir d'achat et de dumping social.
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