Les restaurateurs accusent encore une fois le coup
Les restaurateurs accusent encore une fois le coup
S'il l'avait laissé entendre vendredi dernier, Xavier Bettel (DP) a bel et bien sonné, lundi, la fermeture complète des bars et des restaurants. Et ce jusqu'au 15 décembre, obligeant les quelque 2.240 établissements à assurer leurs derniers services mercredi. Bien qu'attendue, la mesure suscite la déception dans le milieu des restaurateurs.
«Ça fait deux semaines qu'on se préparait à fermer», confesse Giovanni Vaccaro, à la tête du restaurant Loxalis dans le sud du pays. Un brin défaitiste, l'ancien chef du palais grand-ducal s'apprête ainsi à raccrocher son tablier pour se mettre «en hibernation» avec son équipe. A compter de jeudi, les douze employés se trouveront donc au chômage partiel. Car si la vente à emporter reste possible, dans les faits, «ça fonctionne peu», regrette-t-il.
«Après un calcul rapide, le risque de perdre de l'argent est trop important», explique le restaurateur, déjà impacté par le départ d'une partie de sa clientèle française, en lien direct avec le reconfinement en France. Mais Giovanni Vaccaro estime néanmoins faire partie «des chanceux», en opposition «aux restaurateurs qui viennent de se lancer». Ouvert depuis six ans, le restaurant commençait en effet à faire de belles marges. Une idée loin d'être à l'ordre du jour cette année, la priorité étant d'enregistrer un niveau de pertes le plus bas possible.
«Un bilan à zéro, ce serait magnifique», affirme celui qui, malgré les aides de l'Etat, doit s'acquitter de quelque 10.000 euros de frais fixes, hors loyer. Cette dépense étant prise en charge, à l'heure actuelle, par la commune de Dudelange. Et pour l'heure, le nouveau dispositif dit «des coûts fixes» à destination des entreprises ayant perdu au moins 40% de leur chiffre d'affaires n'est pas encore entré en vigueur.
Même situation à Luxembourg-ville. Si les boutiques de la capitale attirent les foules, la déception règne dans les cuisines. «Ça n'est pas une surprise», affirme ainsi Christophe Schivre, le gérant de La Table de la Chapelle, qui se montre toutefois compréhensif. «Si l'un de mes proches devait se retrouver à l'hôpital, j'aimerais qu'il puisse avoir un lit», confesse-t-il, conscient de l'importance de réduire les contaminations.
En attendant que les chiffres des nouvelles infections et des hospitalisations ne baissent à nouveau, la situation financière de l'entreprise devrait à nouveau se compliquer. Du moins, si la solution mise en place dès la levée du confinement ne continue pas à trouver son public. En l'occurrence un service de plats à emporter ou livrés à domicile, agrémenté d'un espace épicerie.
Car si cette dernière «fonctionne bien», elle ne peut combler à elle seule le trou laissé par le virus dans les caisses de la petite entreprise. «Un kilo de bananes vendu n'équivaut pas à un burger en restauration», constate celui qui a longtemps été aux manettes du Chiggeri. Situé à quelques pas des rives de Clausen, le restaurant profite néanmoins de sa localisation et fait salle comble ces derniers jours.
Ou plus précisément, depuis la menace de la fermeture des bars et restaurants. «Les gens sont là, de peur que ce soit leur dernier restaurant», estime le gérant. Alors s'il a fait une croix sur les fêtes de fin d'année - et le chiffre d'affaires associé - «depuis bien longtemps déjà», Christophe Schivre veut rester positif. «On a fait tout ce qu'il y avait à faire pour un nouveau départ. Maintenant, on va voir si les clients continuent à venir.» Dans son allocution, lundi, Xavier Bettel a indiqué qu'une nouvelle évaluation de la situation sanitaire serait dressée à la mi-décembre.
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