Les projets Fage et Google toujours dans le flou
Les projets Fage et Google toujours dans le flou
Qu'ont en commun la future usine de production de yaourts grecs Fage à Bettembourg et le data center de Google prévu à Bissen? Les deux projets d'envergure se trouvent au cœur des discussions depuis des années. Sollicités une fois de plus par le CSV sur la question, les ministres de l'Environnement, Carole Dieschbourg (Déi Gréng), et de l'Économie, Franz Fayot (LSAP) n'ont pu apporter que de maigres éléments de réponse ce jeudi en commission parlementaire.
Annoncée en juillet 2016, l'installation de l'usine Fage au sein de la zone industrielle Wolser a déjà été la source de multiples dissensions politiques. Alors que le site devait initialement entrer en production en 2018, le dossier d'autorisation d'exploitation «n'est à ce jour pas encore tout à fait complet», selon la ministre de l'Environnement, dont les propos sont repris sur le site de la Chambre.
Carole Dieschbourg, qui avait donné son aval sur le volet lié à la consommation en eau en octobre 2019, ajoute que «les conditions environnementales ne sont pas toutes remplies», sans préciser de délai. Or justement, Josée Lorsché (Déi Gréng), chef de fraction et première échevine de Bettembourg avait émis des doutes sur l'impact environnemental de l'infrastructure. Ce n'est qu'une fois les conditions remplies que les citoyens auront l'occasion de se prononcer dans le cadre d'une enquête publique.
Concernant la vente du terrain en zone d'activités par l'État à Fage, Franz Fayot a informé que «la Cour des comptes est en train de préparer un avis». Le ministre de l'Économie a toutefois ajouté qu'«en raison de la rareté de ces terrains, la vente ne constituera pas la règle».
Le MoU au centre des discussions
L'installation de la multinationale grecque à Bettembourg créera, «dans une première phase, une centaine d'emplois, pour un budget d'investissement de 155 millions d'euros.» La production annuelle «d'environ 40.000 tonnes» de yaourt grec «doublera tout comme l'emploi», si tout se passe bien, «dans une seconde phase, moyennant un investissement supplémentaire de 63 millions d'euros», ont tenu à rappeler les deux ministres.
Encore plus floue est la saga autour de l'implantation d'un centre de données du géant américain Google à Bissen. En effet, tandis que les procédures communales ne sont pas encore clôturées en raison des retards dus à la crise sanitaire, les procédures d'autorisation au niveau national n'ont quant à elles pas encore débuté. Au centre des discussions: la déclaration d'intention (ou «Memorandum of Understanding» ou MoU).
Cet accord tripartite signé par le gouvernement, Google et la commune de Bissen décide notamment du sort des terrains en cas d'abandon du projet. Les députés de l'opposition souhaitent que la Chambre puisse consulter ce MoU afin que le pouvoir législatif puisse exercer sa fonction de contrôle du gouvernement.
Une requête par rapport à laquelle le ministre de l'Économie ne s'est pas encore positionné. Ce, alors que la Commission d'accès aux documents avait donné raison le 13 mai dernier à l'association de protection de l'environnement qui formulait cette même demande de transparence. Une décision qui oblige le gouvernement et la commune de Bissen à dévoiler endéans un mois les contours de l'accord signé avec le géant américain.
Le projet de Google continue ainsi de faire couler de l'encre. Il avait aussi provoqué l'éclatement de la majorité CSV au conseil communal de Bissen et la démission du bourgmestre Jos Schummer. Si le data center ne voyait finalement pas le jour, le gouvernement s'est engagé à utiliser la surface du «Busbierg» comme zone d'activité économique.
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