Les prix de l'immobilier n'en finissent plus de croître
Les prix de l'immobilier n'en finissent plus de croître
La décennie écoulée aura été celle de la flambée des prix de l'immobilier au Luxembourg. Et 2019 en aura été l'apothéose, à en croire les dernières données du Liser. Au quatrième trimestre, les prix des logements ont officiellement augmenté de 11% par rapport au niveau enregistré un an auparavant. Une croissance à deux chiffres enregistrée sur la quasi-totalité de l'année écoulée, les deuxième et troisième trimestres 2019 ayant eux affiché une croissance de 11,4 et 11,3% sur un an.
A titre de comparaison, la hausse des prix des logements, fin 2019, s'affichait en moyenne à 4,2% dans l'ensemble de l'Union européenne. Et atteignait 5,4% au quatrième trimestre 2010.
Concrètement, fin 2019, il fallait donc compter en moyenne 6.057€/m2 pour un logement existant et 7.145€/m2 pour une construction neuve. Le prix moyen d'une maison individuelle se fixait à 789.474 euros, se rapprochant de plus en plus de la barre symbolique des 800.000 euros. Une moyenne qui, sans surprise, cache d'importantes disparités en fonction de la taille des biens et de leur distance par rapport à la capitale.
Un appartement en construction de moins de 50 m2 s'acquiert officiellement à 8.640 euros du m2 en moyenne, mais peut dépasser la barre des 9.200 euros du m2 dans le canton de Luxembourg, contre 5.200 euros du m2 dans le Nord. Pour Julien Licheron, coordinateur de l'Observatoire de l'habitat au Liser, cette situation trouve principalement son explication dans la «hausse annuelle des prix des terrains à bâtir» qui s'est élevée en moyenne à +7% entre 2010 et 2019. Soit une augmentation cumulée de 83,3% sur la décennie écoulée.
Un jeu de l'offre et de la demande qui joue en faveur des propriétaires, dans un pays marqué par une hausse de 20% de sa population depuis 2010. Ce qui correspond, chaque année, à l'arrivée nette de quelque 10.000 personnes entre 2010 et 2019. Soit l'installation annuelle de l'équivalent de la population de la commune de Bascharage. L'année dernière, pas moins de 13.000 nouveaux résidents ont été enregistrés, soit un niveau proche des records de 2014 et 2015. Au 1er janvier, le Luxembourg comptait 626.108 habitants.
Si la flambée des prix de l'immobilier connaîtra un coup d'arrêt en raison de la pandémie de coronavirus, les différents experts estiment que cette situation ne sera que temporaire. Seule la vigueur de la reprise fait encore débat. Si pour Jean-Paul Scheuren, président de la Chambre immobilière du Grand-Duché, les prix devraient augmenter «comme avant» après la crise, Julien Licheron estime que la croissance sera un peu plus faible.
Interrogé par nos confrères de LuxTimes, le coordinateur de l'Observatoire de l'habitat base ses prédictions sur les effets observés suite à la crise financière mondiale de 2009. Si cette dernière a effectivement eu un effet dévastateur sur l'activité du bâtiment, avec une baisse de 60% des nouvelles constructions en 2008-2009, le marché a retrouvé son niveau d'avant la crise en moins d'un an. «Une réaction similaire» devrait se produire analyse Julien Licheron. Car selon lui, la frénésie du logement que connaît le pays peut davantage être attribuée à «une croissance démographique et à une économie saine» qu'à «une bulle immobilière». Car en ces temps de crise, l'immobilier reste «un actif sûr recherché par les investisseurs».
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