Les pompiers impliqués jusqu'au cou
Les pompiers impliqués jusqu'au cou
Dans la nuit du 14 au 15 juillet, le CGDIS était «à la limite». C'est le directeur général du Corps grand-ducal d'incendie et de secours qui l'a reconnu, jeudi soir. Il est vrai que ces quelques heures marquées par la survenue de pluies torrentielles sont venues bouleverser l'ordinaire des pompiers partout dans le pays. «S'il y avait eu un autre événement, comme un grand incendie, cela aurait été... difficile», commentait Paul Schrœder. Mais qui s'en est aperçu? Les pompiers ont répondu présents en tous points.
Plus de 6.300 appels gérés en moins de 24 heures, plus de 1.200 sorties effectuées, des centaines de sinistrés pris en charge : le CGDIS aura su gérer ce qui, aujourd'hui, apparaît bien comme la deuxième catastrophe naturelle la plus importante du siècle tout de même, avec certainement près de 50 millions d'euros de dégâts. Ce vendredi, avec le lent recul des eaux, les pompiers sont toujours en action. Mais leur mission a changé. Après le secours à personnes, la mise à l'abri, les sauvetages et la sécurisation d'infrastructures stratégiques, place à une phase 2 tout aussi accaparante : déblayage et nettoyage.
Si le début de crise a ainsi été géré nationalement et régionalement, les hommes du CGDIS vont désormais être placés sous des directions locales, «au service des communes» pour reprendre les mots de Paul Schrœder. Mais pour ce faire, là encore il faudra des bras, et voilà déjà plusieurs heures qu'une cellule dédiée veille à rassembler toutes les informations sur les personnels disponibles. «Cela a permis d'abord d'affecter le bon nombre de pompiers en fonction des urgences, mais aussi un peu plus tard d'assurer les rotations des équipes», indique Cédric Gantzer, porte-parole du CGDIS.
Drones en l'air, zodiacs à l'eau
Une gestion qui a permis donc d'offrir quelque repos aux effectifs engagés afin d'assurer une meilleure efficacité. «Cette gestion avait aussi pour but de maintenir une réserve, au cas où...» Car les autres opérations du quotidien ne se sont pas miraculeusement stoppées. Et même si les interventions pour accident de la circulation ou transports de blessés ont -heureusement- diminué, il fallait aussi des professionnels et des volontaires pour que le pays ne puisse souffrir d'aucun manque de secours.
Inédites par leur ampleur, ces inondations auront été pour le CGDIS l'occasion de déployer des moyens sortant quelque peu des traditionnelles ambulances et grande échelle. Avec notamment un usage intensif des drones de son groupe d'appui technologique. «Les images ainsi captées, sans envoyer directement de pompiers au contact, ont permis de faire le point sur des zones que les crues avaient rendues difficilement accessibles, de repérer si d'éventuels habitants isolés se trouvaient en difficulté et même surveiller l'ampleur de la montée (et maintenant du retrait) de l'eau», note Cédric Gantzer.
Indispensables pour aller récupérer des sinistrés, les zodiacs du CGDIS auront aussi été vus en nombre d'endroits. Dans le secteur d'Echternach, Rosport ou Born, leur rotation a permis de ramener au sec plusieurs centaines d'habitants. Une équipe du Groupe de sauvetage aquatique luxembourgeois a même été envoyée en Belgique, pour soutenir les pompiers à Chênée pour des mises en sécurité. Solidarité transfrontalière dans une Wallonie, elle aussi, fortement impactée.
«A ceux qui, comme moi, s'interrogeaient parfois en visitant un centre de secours du pourquoi de la présence d'une barque ou d'un bateau, je crois que ces deux jours ont montré l'utilité de disposer de ce type de matériel», ironise gentiment le porte-parole du CGDIS. Mais pas le temps de plaisanter, service avant tout!
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