Les plus de 50 ans devront se faire vacciner
Les plus de 50 ans devront se faire vacciner
Le débat de consultation à la Chambre sur l'obligation vaccinale aura duré plus de 5h30 et s'est clôturé dans la soirée de mercredi. Les députés devaient se prononcer mercredi après-midi sur plusieurs questions concrètes autour de l'obligation vaccinale reprises dans le document de synthèse et prendre en considération l'avis des experts sur le sujet. Les deux documents n'ont été rendus publics qu'il y a quelques jours, laissant peu de temps aux élus pour en examiner le contenu.
Les discussions de ce mercredi n'ont pas abouti à un vote pour ou contre la vaccination obligatoire. Mais bien à une motion, adoptée par les députés de la majorité malgré les réticences du LSAP, ouvrant la voie à la vaccination obligatoire des plus de 50 ans et à celle du personnel soignant. Sans «niet définitif», le gouvernement s'est donc rangé derrière l'avis des experts. Cette motion invite l'exécutif à déposer un projet de loi dans les trois mois pour introduire cette obligation dans l'arsenal législatif, dans un texte distinct de la loi Covid. «Nous sommes prêts à prendre nos responsabilités. Ce sera un pas vers plus de normalité et une meilleure protection des plus faibles de notre société», a tranché Xavier Bettel (DP) en fin de séance.
Un consensus pas gagné d'avance
D'emblée, dès l'ouverture du débat, le Premier ministre a rappelé que la vaccination était, selon lui, le meilleur moyen de sortir de la pandémie. «Le virus ne disparaîtra pas pour autant, le vaccin ne protège pas forcément de la contagion. Mais nous constatons que la majorité des personnes qui se retrouvent aux soins intensifs n'étaient pas vaccinées», a noté l'intéressé, tout en mettant en exergue l'importance de l'avis du conseil d'experts. «L'obligation de vaccination est un moyen de soulager plus rapidement le système de santé. Sans l'obligation, cela prendrait trop de temps. La société est fatiguée après deux ans de mesures, l'obligation peut aussi aider à cela. Plus vite nous vaccinerons, plus vite d'autres mesures pourront être levées», a-t-il souligné.
Restait ensuite à entendre les positions et les propositions des différents partis sur les questions plus politiques, comme celle des sanctions à infliger aux réfractaires de l'aiguille. Dégager un consensus au sein de la majorité ne semblait pas gagné pour autant. Car si le DP et Déi Gréng avaient déjà exprimé leur accord par rapport à l'obligation vaccinale, le LSAP s'est montré plus frileux. Quelques heures avant le débat, le président du groupe parlementaire du LSAP Yves Cruchten a ainsi annoncé que le parti socialiste se positionnait en faveur d'une obligation vaccinale, mais seulement si la situation l'exige. Ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle selon lui.
Le LSAP a fini par rejoindre les rangs, en insistant sur le fait qu'il ne s'agissait actuellement que d'une préparation des textes législatifs, pour les introduire quand la situation le nécessitera.
«Aller plus loin»
La ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP) a insisté sur le fait que vaccination obligatoire ne veut pas forcément dire vaccination forcée. «Cette obligation n'est pas un remède magique, mais un «moyen de pression supplémentaire» pour faire augmenter le taux de vaccination.» Pour la ministre socialiste, l'idéal serait que l'obligation devienne un geste volontaire de solidarité.
A l'issue de ce débat, le CSV a expliqué qu'il aurait aimé aller plus loin et imposer une vaccination généralisée pour les résidents et les frontaliers. Déi Lénk a parlé d'une mesure non nécessaire et instaurée alors qu'une obligation existe déjà. L'ADR s'est opposé à la motion adoptée par la majorité, estimant qu'il n'y avait pas besoin «d'expérimentation juridique» et dénonçant une «marginalisation des non-vaccinés». Enfin, le Parti Pirate a ,quant à lui, déploré que cette décision ôtait le libre choix aux citoyens de se faire vacciner ou non.
La nouvelle loi légiférant sur l'obligation vaccinale devrait rester en vigueur jusqu'en juin 2024.
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