Les plages de Méditerranée n'attendent plus que vous
Les plages de Méditerranée n'attendent plus que vous
Dégât collatéral de la pandémie de coronavirus, la fermeture des frontières de l'Union européenne et surtout de celles à l'intérieur même de l'UE a été très durement ressentie par la population. Si la plupart des frontières restent à ce jour fermées, les signaux favorables aux voyageurs se multiplient néanmoins, à l'image de la reprise des vols de Luxair, vers six destinations dès vendredi.
Face à l'absence de politique européenne commune, chaque État membre rouvre donc ses frontières et relance son activité touristique à son rythme. Traditionnelles terres d'accueil et de villégiature, les pays méditerranéens ont brisé la glace les premiers. A commencer par l'Italie, qui a pourtant payé un lourd tribut à la pandémie avec plus de 30.000 personnes décédées et dont le tourisme représente 15% du PIB. Dès le mercredi 3 juin, tous les aéroports de la Botte seront rouverts, et les citoyens de l'Union européenne ne subiront pas de quarantaine à leur entrée dans le pays.
Désireuse elle aussi de passer à la vitesse supérieure, l'Espagne mise sur une réouverture aux touristes le 1er juillet, comme l'a annoncé samedi le Premier ministre, Pedro Sanchez. Le tourisme représente 12% du PIB de ce pays qui reste la deuxième destination touristique au monde, avec 83,7 millions de visiteurs en 2019. Selon une enquête réalisée par le Statec en 2018, l'Italie et l'Espagne restent des destinations de prédilection des résidents luxembourgeois, avec 9,9% et 7,6% de l'ensemble des voyages à l'étranger.
Autre destination phare des résidents (7,9%), le Portugal compte lui aussi relancer progressivement son activité touristique qui lui assure près de 9% de sa création de richesse. Nettement moins touché par la pandémie que son voisin ibérique (1.333 décès contre 26.834 en Espagne), le pays garde néanmoins sa frontière terrestre avec l'Espagne fermée jusqu'au 8 juin. «Les touristes sont les bienvenus cet été», a récemment déclaré Augusto Santos Silvadit, le ministre des Affaires étrangères, en se voulant des plus rassurants, mais sans préciser de date.
Plus à l'est, la Grèce a, comme le Portugal, bien résisté à la crise sanitaire, avec 2.882 cas confirmés pour 172 décès. La république hellénique prévoit toutefois de laisser ses frontières fermées aux touristes jusqu'au 1er juillet, même si le tourisme représente le deuxième secteur le plus important de son économie avec plus de 20% du PIB. A partir de cette date, les vols reprendront et l'accès sera libre et sans contrôle. Des tests de dépistages aléatoires pourraient cependant être appliqués aux touristes. «Les premiers pays avec lesquels les liaisons pourront reprendre sont les pays des Balkans et les pays du nord de l'Europe, notamment l'Allemagne», a récemment précisé Harry Theocharis, le ministre du Tourisme.
Finalement, c'est chez les voisins directs du Grand-Duché que la situation reste aujourd'hui la plus floue. Ainsi, si la Belgique vient d'autoriser l'accès des propriétaires à leurs résidences secondaires sur la côte ou en Ardenne, aucune décision n'a encore été prise quant à la réouverture des frontières.
De même en France, qui demeure la destination n°1 des résidents luxembourgeois, le gouvernement réfléchit toujours à «la meilleure solution pour sauver la saison touristique.» La seule décision concernant les visiteurs venant de l’étranger est que les frontières resteront fermées jusqu'au 15 juin. A cette date, il est prévu que l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche rouvrent leurs frontières communes si la situation le permet.
Enfin, nombre de résidents seront peut-être tentés de rester au Grand-Duché cet été. Le bon de 50 euros à valoir dans le secteur Horeca et destiné à «découvrir notre pays» offert par le gouvernement aux résidents de plus de 16 ans et aux travailleurs frontaliers pourrait servir d'incitant. De quoi, peut-être, permettre de faire découvrir le pays à de nombreux résidents, puisque seuls 1,7% d'entre eux indiquaient, en 2018, passer ses vacances d'été dans le pays.
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