Les performances scolaires encore épinglées par l'OCDE
Les performances scolaires encore épinglées par l'OCDE
(AA) - Les mauvaises notes se suivent et se ressemblent. La septième édition de l’étude triennale PISA menée auprès de 600.000 élèves de 15 ans répartis dans 79 pays confirme les déconvenues de la dernière édition pour le Grand-Duché. Si les précédentes éditions de l’étude ont constitué «un changement de paradigme» pour le système éducatif, selon Lex Folscheid, chef de cabinet du ministre de l'Education nationale, les chiffres sont têtus.
Comme lors de l'édition 2015 de l'enquête scolaire, le Luxembourg affiche des résultats en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE dans les épreuves de compréhension de l’écrit, les mathématiques et les sciences. Pire, deux indicateurs sur trois marquent une baisse. Alors que l’équivalent d’une ville comme Bettembourg arrive chaque année dans le pays, ce mauvais bulletin serait la faute aux élèves «issus de l’immigration», de plus en plus nombreux.
L’argument du ministère en charge des écoles est clair : la «mutation rapide du contexte socio-démographique» du pays brouille les résultats de l’étude internationale. Au vu des chiffres présentés par le gouvernement, le pays affiche en effet le plus fort pourcentage d’élèves «avec origine migratoire» des pays de l’OCDE. Ainsi, 55% des élèves du pays ont des origines étrangères, contre 13% en moyenne chez les pays testés.
Visant ce groupe d'élèves dont les parents sont venus d'ailleurs, le ministère pointe son «écart de performance». Selon les chiffres de l'OCDE, 35 points les séparent en moyenne du reste des élèves dans les trois tests menés. Une divergence expliquée notamment par le fait que 83% des 5.230 élèves élèves évalués au Grand-Duché parlent une autre langue à la maison que celle qui est employée à l'école et pendant le test. Le plus fort taux des pays de l'étude.
Au rayon des (rares) bonnes nouvelles, la différence de score entre les élèves d'origine étrangère et ceux dont les deux parents sont luxembourgeois est légèrement inférieure à la moyenne des autres pays analysés. Autre point positif : cette différence s’est même atténuée depuis 2009, où elle était de 52 points.
Quelques éclaircies qui ne suffisent pas à inverser la tendance. Le pays «a besoin de plus de temps» pour rattraper son retard, plaide Lex Folscheid. Citant «de nombreux efforts engagés», le ministère évoque notamment le «programme d’éducation plurilingue dans les crèches» et la «nouvelle approche pour l'apprentissage du français» aux cycles 1 et 2.
Le dernier bulletin en date de l'OCDE semble avoir refroidi le Grand-Duché. Le pays ne participera plus qu’à une étude PISA sur deux. Soit tous les six ans. Tandis que les écoles s'équipent en iPads mais peinent toujours à recruter des enseignants, cette participation plus rare doit permettre «de poser un regard plus nuancé sur l’évolution réelle des compétences».
