Les patrouilles privées continuent de diviser
Les patrouilles privées continuent de diviser
La rixe de l'avenue de la Gare reste le sujet de cette pré-rentrée. Après les déclarations de la bourgmestre de la capitale Lydie Polfer (DP) et la réponse du ministre de la Sécurité intérieure Henri Kox (Déi Gréng), c'est au tour des députés de se positionner.
Réunis mercredi en commission parlementaire à la demande de déi Lénk et Piraten, élus d'opposition et de la majorité sont tombés d'accord: la situation ne peut plus durer. Tous évoquent une «escalade de la violence» ces dernières semaines. «Ces attaques en pleine journée sont inacceptables», assure Laurent Mosar (CSV), enjoignant l'Etat à «prendre ses responsabilités».
Comme lui, Claude Lamberty (DP) évoque la nécessité «d'une présence policière accrue», tandis que déi Lenk, Déi Greng et Piraten appellent le ministère de tutelle à «renforcer les effectifs» policiers sur place. «Lydie Polfer l'a dit elle-même, s'il y avait davantage d'agents de police, elle n'aurait pas eu à engager des sociétés privées», souligne Laurent Mosar, également échevin de la capitale. La bourgmestre de Luxembourg-Ville se serait même engagée à «renoncer à ces contrats si l'effectif policier s'avérait suffisant», rapporte Stéphanie Empain (Déi Gréng).
La présidente de la commission de la sécurité intérieure souligne d'ailleurs qu'Henri Kox a rappelé son intention d'embaucher «600 nouveaux agents d'ici 2023», notamment pour pallier cette insécurité dans le quartier Gare ou à Differdange. Mais en attendant, les opinions divergent quant aux solutions à mettre en place d'ici là.
Piraten, déi Lénk et Déi Gréng plaident notamment pour mettre fin au contrat liant la Ville à l'agence de gardiennage G4S. Pour Sven Clement, cet énième épisode de violence prouve que les agents de sécurité «ne sont pas la solution». «Au contraire, il semblerait que les choses se soient envenimées quand la Ville a engagé ses flics privés», souligne le chef de file des Piraten, ajoutant que «ces patrouilles sont l'une des causes du problème du quartier Gare».
Un argument contesté par Laurent Mosar, qui s'appuie notamment sur le sondage réalisé par la commune, où le recours aux sociétés privées avait été plébiscité. «Cette situation n'est pas la responsabilité des agents de sécurité privés, mais des trafiquants de drogues qu'ils dérangent justement», affirme le député CSV.
Reste que le rôle et les droits de ces agents restent encore flous. Une situation qui devrait être résolue prochainement: la ministre de la Justice, Sam Tanson (Déi Gréng) a indiqué pendant la réunion qu'«une réforme était en cours pour clarifier le cadre législatif», rapporte Claude Lamberty.
Evoqué pour la deuxième fois à la Chambre, ce débat pourrait être prochainement élargi à Taina Bofferding (LSAP). Absente de la réunion à laquelle elle était pourtant conviée, la ministre de l'Intérieur s'était engagée en février à ce que des agents municipaux prennent le relais des sociétés privées, en prenant en charge «les petits délits».
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