Les partis luxembourgeois alertent sur le danger Le Pen
Les partis luxembourgeois alertent sur le danger Le Pen
«La France ne doit pas être dirigée par l'extrême droite!» C'est le message que fait passer le LSAP dans une lettre ouverte adressée aux électeurs du Grand Est concernant le vote du second tour de l'élection présidentielle française. Le parti socialiste luxembourgeois dit regretter l'absence de la gauche «au tour décisif de la présidentielle, néanmoins il faudra choisir».
Et dans ce choix entre les deux finalistes Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le LSAP considère qu'il faudra opter pour le président sortant pour faire «barrage à Marine Le Pen et aux idées néfastes du Rassemblement national». Pour les signataires de la tribune, dont Alex Bodry, président de l'Internationale Sarre-Lor-Lux et ancien député, glisser un bulletin Macron est le seul «moyen sûr de faire battre Le Pen».
Les «risques sérieux» d'une victoire de Le Pen
Ils estiment que «l’abstention ou le vote blanc ou nul ne sont pas des options acceptables face à l’importance de l'enjeu de ces élections pour la politique et la société française dans son ensemble». Il est aussi question selon eux «de notre vie quotidienne dans nos régions frontalières». La tribune alerte sur «les risques sérieux» de voir arriver l'extrême droite à l'Elysée en soulignant l'importance de la libre circulation aux frontières, les principes fondamentaux de l'Etat de droit et l'urgence climatique. «En tant qu'acteurs de la Grande Région nous savons toutes et tous que la préférence nationale prônée par Le Pen est contraire aux règles de base de la construction européenne et un instrument de destruction de notre coopération au-delà des frontières nationales», écrivent les signataires.
Sur le plateau de l'émission Kloertext diffusée jeudi soir sur RTL, les différents partis politiques luxembourgeois ont alerté sur le danger d'une victoire de Marine Le Pen. Pour la députée européenne Tilly Metz (Déi Gréng), Marine Le Pen est une «nationaliste, xénophobe et anti-européenne» et sa victoire ce dimanche représenterait «un danger pour l'Europe». Si la candidate du Rassemblement national a été moins agressive pendant le débat de l'entre-deux-tours, selon Serge Wilmes (CSV), elle reste «incohérente» sur de nombreux sujets. «Qui gouvernera ce pays ne nous laisse pas indifférents», a souligné le premier échevin de la capitale rappelant que plus de 100.000 frontaliers français travaillent au Luxembourg. Le chef du groupe parlementaire LSAP Yves Cruchten a de son côté déclaré que Marine Le Pen pouvait changer autant de fois le nom de son parti, mais que «derrière la façade ça reste toujours la même chose»
L'ancien député Déi Lenk David Wagner indique qu'il aurait voté pour Emmanuel Macron au second tour, mais sans grande conviction: «Je crois qu'Emmanuel Macron n'est pas un vrai démocrate (NDLR David Wagner fait avant tout référence aux répressions des mouvements sociaux), mais Marine Le Pen est une fasciste. Si Macron est élu, ce sera plus facile de le combattre par la suite.» David Wagner estime par ailleurs que Marine Le Pen est aussi en quelque sorte le résultat de la politique menée par le président sortant.
Le député européen Charles Goerens (DP) qui était venu soutenir Emmanuel Macron lors de son meeting à Nanterre, considère que Marine Le Pen reste dangereuse: «Elle a toujours le même entourage avec des antisémites et des pétainistes.» Pour Charles Goerens, le résultat du second tour de la présidentielle française aura plus d'impact sur le Luxembourg que les prochaines législatives au Grand-Duché en octobre 2023. Il explique cela par le fait que de nombreuses décisions se font depuis Bruxelles et que la France a une voix importante au sein de l'UE. Il dit espérer que la «copine de Poutine» ne l'emporte pas ce dimanche.
Le député Sven Clément (Pirate) s'est dit choqué qu'à quelques jours du vote, les deux candidats disent encore que leur programme est modulable pour ajouter de nouvelles propositions. Il a également regretté que le président français n'a pas tenu son engagement sur la proportionnelle à l'Assemblée.
Le député ADR Fernand Kartheiser a pour sa part estimé que le terme d'extrême droite n'était pas approprié pour Marine Le Pen: «Elle a changé dans son discours et elle est devenue plus modérée. Et sinon ça voudrait dire qu'un tiers des Français sont d'extrême droite, ce n'est pas réaliste!» Il a toutefois considéré que la candidate du RN représentait aussi une menace pour le Luxembourg. Avec son idée d'Europe des nations, elle pourrait mettre fin aux institutions européennes qui se trouvent au Grand-Duché, a argumenté Fernand Kartheiser.
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