Les ménages précaires plus touchés par la pandémie
Les ménages précaires plus touchés par la pandémie
(m. m. avec Annette WELSCH) - Les résultats de l'étude «Le gradient social de l'épidémie» du LISER et Statec ne sont pas surprenants, même pour la ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP). «Les chiffres montrent que la population n'a pas été touchée de manière uniforme et nous savons que d'autres pays, comme la Grande-Bretagne, ont des résultats similaires», a-t-elle commenté lors de la présentation de ces résultats mardi.
«Nous ne devons pas nous limiter à l'aspect médical, mais tenir davantage compte des différences socioéconomiques dans la carte sanitaire sur les soins de santé. En commençant par la promotion d'un mode de vie sain, l'étude nous donne une série de pistes pour améliorer le système - personne ne doit être oublié».
Impact lié au sexe, à l'âge et au contexte social
Ce sont surtout l'âge et le contexte socioéconomique qui influencent l'impact qu'a la pandémie. Ainsi, 27 % des seniors de plus de 90 ans ont été infectés par le covid, 20% chez les 15-17 ans et seulement 10% chez les personnes âgées de 65 à 74 ans - le taux le plus bas.
Les ménages dont le niveau de vie est inférieur à 25.000 euros par an ont été 15% à être infectés, contre 12% pour les ménages disposant de plus de 60.000 euros par an. Les femmes ont été légèrement plus infectées que les hommes, mais sont tombées moins malades. Les hommes se sont retrouvés 1,5 fois plus à l'hôpital, deux fois plus en soins intensifs et il y a 1,3 fois plus de décès liés au covid chez les hommes que chez les femmes, deux fois plus même dans le groupe d'âge des plus de 50 ans.
En ce qui concerne les hospitalisations, les personnes de moins de 65 ans ont été moins touchées que celles de plus de 85 ans : moins d'un pour cent contre plus de cinq pour cent. Et là encore, les personnes ayant un faible niveau de vie ont dû être hospitalisées 1,6 fois plus que les personnes ayant un niveau de vie plus élevé.
Le taux de vaccination a un impact
L'étude a également pris en compte le taux de vaccination. En termes d'âge, 87,5 % des personnes âgées de 75 à 84 ans et 60 % des personnes âgées de 21 à 29 ans étaient vaccinées au 27 octobre 2021. Si l'on considère le milieu social, on constate que la probabilité d'être vacciné était de 58 % chez les personnes ayant un niveau de vie faible (moins de 25.000 euros par an), contre 79 % chez les personnes ayant un niveau de vie plus élevé. Cela pourrait expliquer en partie les taux d'infection et de maladie plus élevés.
Le fait que les personnes les plus défavorisées sur le plan socioéconomique aient été davantage touchées par le Covid-19 s'explique par plusieurs raisons. «Cela dépend aussi du degré d'exposition au virus au travail, à l'école et à la maison, du respect des mesures de protection, de la lutte contre les comorbidités comme l'obésité ou le diabète et de l'acceptation de la vaccination», a expliqué Ioana Cristina Salagean du Statec. Il faut donc être prudent avec les liens de causalité.
Une autre étude sur les non-vaccinés
L'étude porte sur des données de l'Inspection générale de la sécurité sociale et de la direction de la Santé, collectées entre le 1er mars 2020 et le 27 octobre 2021, soit avant l'arrivée du variant Omicron. Elles ne concernent que les résidents qui sont affiliés à la sécurité sociale luxembourgeoise depuis plus de six ans. Une autre étude suivra sur les personnes qui ne sont pas vaccinées. «Nous voulons mieux comprendre quel est le problème afin de pouvoir mieux cibler la campagne de vaccination», a déclaré Paulette Lenert.
A l'heure actuelle, 1.264.902 doses ont été administrées au Luxembourg depuis le début de la campagne de vaccination.
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