Les Luxembourgeois sont-ils devenus économes ?
Les Luxembourgeois sont-ils devenus économes ?
La consommation de gaz doit baisser de 15% si l'on veut éviter une pénurie de gaz. Pour cela, chacun doit participer à l'effort d'économie. Le ministre de l'Énergie Claude Turmes (Déi Gréng) a réglé son chauffage sur «20 degrés maximum dans le salon». La ministre de la Famille Corinne Cahen (DP) fait plus souvent la vaisselle à la main et règle son lave-linge sur 40 degrés maximum. «Un degré de moins dans le salon, c'est 6% d'économie sur la consommation», a estimé la ministre de l'Énergie.
Dans les théâtres de la Ville de Luxembourg, il règne depuis lors une température fraîche de 18 degrés, les visiteurs des musées se voient imposer encore un degré de moins. La température de l'eau a également été abaissée dans les piscines. Résultat : la consommation de gaz a diminué et tous les objectifs d'économie ont été atteints jusqu'à présent. Mais comment le simple citoyen économise-t-il de l'énergie ? Le Luxemburger Wort a mené l'enquête dans un centre commercial.
Cuisine froide et vêtements chauds
«J'ai toujours vécu de manière économe», affirme Marie. Assise sur un banc, elle attend sa fille et son petit-fils. «Il y a des vêtements chauds au cas où quelqu'un aurait froid», dit-elle. En cuisinant, elle essaie d'économiser de l'énergie en mangeant plus souvent froid. «Nous ne mourons pas de faim», rassure-t-elle. La retraitée se couche tôt, puis son chauffage se met automatiquement en mode nuit. Elle n'a rien changé à cela.
Il y a des vêtements chauds au cas où quelqu'un aurait froid.
Marie
C'est alors que sa fille, Nadja, apparaît. Elle confirme que la température n'a pas été baissée sur le chauffage de sa mère, mais qu'elle l'a été sur le sien. Dans son ménage, on fait attention à ce que les factures d'électricité et de gaz à venir ne soient pas trop élevées. «Je recharge aussi moins souvent mon téléphone portable», dit-elle. Elle ajoute ensuite qu'il s'agit de son téléphone portable professionnel. En dehors de ses heures de travail, celui-ci reste désormais éteint. Cela permet d'économiser de l'énergie.
Le sèche-linge reste éteint
«Nous veillons également à ne pas laisser la lumière allumée inutilement», poursuit-elle, et il en va de même pour la télévision. Le lave-linge n'est mis en marche que lorsqu'il est plein à ras bord. Le sèche-linge, en revanche, reste complètement éteint. «Il y a beaucoup de possibilités pour économiser de l'énergie», dit Nadja. Il n'y a qu'en matière de mobilité que cela va mal, elle ne peut pas passer à côté et doit payer son carburant - quel que soit le prix du moment. «Je ne suis pas très convaincue par l'e-mobilité», dit-elle. Elle se déplace beaucoup pour son travail et conduit une voiture diesel. «Je suis dépendante de ma voiture et j'essaie justement d'économiser ailleurs».
Je suis dépendante de ma voiture et j'essaie d'économiser ailleurs.
Nadja
L'augmentation du prix de l'essence ne dérange pas Liliane et Jacques. «Nous ne prenons pratiquement plus la voiture», disent-ils. «Quand nous allons en ville, nous prenons le bus, sinon nous faisons beaucoup de choses à pied». Ils sont plutôt concernés par l'augmentation du prix du gaz. «Notre chauffage central n'a pas encore été allumé cet automne», dit Jacques. «Nous avons deux poêles à bois», explique-t-il. Mais ceux-ci ne sont pas non plus utilisés en permanence, précise-t-il. «Même avec le poêle à bois, la température ne dépasse pas 20 à 21 degrés chez nous», souligne-t-il.
Gaz, électricité, bois, alimentation : tous les prix ont augmenté
Cette année, il fait nettement plus frais chez nous que les années précédentes.
Liliane
La guerre en Ukraine n'a pas seulement des répercussions sur le prix du gaz, le prix du bois de chauffage a également explosé - quand il est encore disponible. Mais cette évolution ne préoccupe pas non plus le couple. «Je m'y suis pris à temps et j'ai commandé deux palettes de bois de chauffage», se réjouit Jacques. Il préfère néanmoins enfiler un pull avant de jeter une bûche dans le feu. «Cette année, il fait nettement plus frais chez nous que les années précédentes», confirme Liliane. Ils doutent que ce soit le cas partout.
Jacques rappelle les mesures d'économie officielles et déclare : «Je me demande si les 19 degrés maximum sont respectés dans tous les bâtiments appartenant à l'État».
Des doutes sur les mesures d'économie officielles
Son homonyme est nettement plus critique. Jacques a le temps, alors que son compagnon est parti faire des courses. Il veut bien partager son opinion, mais ne veut pas qu'on le prenne en photo. Il ne croit pas que les personnes aisées auront froid cet hiver.
Selon lui, le prix du baril de pétrole n'a jamais été aussi bas et les prix à la pompe n'ont jamais été aussi élevés qu'actuellement. «En ce moment, je ne paie pas grand-chose pour mes charges», souligne-t-il. Pour sa famille en France, c'est nettement plus difficile. Il ne peut pas dire à combien s'élèvera sa facture de gaz l'année prochaine. «Je suis Breton, parfois, j'ai envie de monter sur un voilier et de naviguer très loin».
Quand la hausse des charges devient un problème
La hausse des prix des denrées alimentaires me pose déjà des problèmes.
Goran
Pour Goran aussi, la hausse des charges pourrait devenir un problème. Il craint que les coûts du gaz et de l'électricité ne doublent. Mais d'autres problèmes sont nettement plus urgents pour lui : «Je n'ai qu'une petite pension d'invalidité, l'augmentation des prix des denrées alimentaires me cause déjà des difficultés», dit-il. Il n'a pas non plus encore allumé son chauffage. «Chez moi, il ne fait pas froid», confirme-t-il, un chauffage n'est même pas nécessaire. «Une double couverture et des survêtements», telle est sa recette pour les nuits froides à venir.
La fille d'Anaïs aime aussi avoir de la fraîcheur dans sa chambre. «Nous n'avons pas encore allumé le chauffage dans la chambre des enfants», explique la mère. Mais ce n'est pas pour des raisons d'économie : «Les températures extérieures étaient jusqu'à présent estivales. La température dans la chambre d'un enfant ne devrait pas être trop élevée», explique Anaïs. Sinon, la jeune mère économise sur «l'eau chaude, le chauffage et le sèche-linge», puis elle s'excuse, elle n'a pas beaucoup de temps.
Économiser avec une voiture électrique et une friteuse à air chaud
Adrian, en revanche, ne donne pas l'impression d'être stressé. «J'ai acheté une voiture électrique il y a quatre mois, ici on peut la recharger gratuitement», explique-t-il. Il a mis son four au repos, une friteuse à air chaud consomme en effet moins d'énergie. Il fait également des économies sur ce qu'il met dans son nouvel appareil de cuisine : «Quand je fais les courses, je fais attention à acheter des marques premier prix. Elles sont moins chères».
Cet article a été publié pour la première fois sur wort.lu/de
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