Les livres comme échappatoires à la pandémie
Les livres comme échappatoires à la pandémie
Face au blues de la pandémie, à chacun son antidote. Si certains se tournent vers les jeux de société, la cuisine ou le vélo, d'autres ont trouvé refuge dans les livres. Ces douze derniers mois, «beaucoup ont retrouvé le plaisir de lire», s'enthousiasme Anne Diderich, présidente de la Fédération luxembourgeoise des libraires, sans toutefois avancer de chiffres.
A défaut de pouvoir voyager, c'est donc par la littérature que se sont évadés les résidents. Mais exit les essais politiques et autres ouvrages philosophiques, les gens veulent «des bouquins pour se divertir», souligne la libraire. En d'autres termes, des romans et autres livres «un peu légers» pour «s'enfuir dans la lecture», précise de son côté Elmira Najafi, à la tête d'Alinéa.
Un désir d'évasion à tout prix, confinement et autres restrictions sanitaires obligent. Ainsi, si les éditions de poche - moins chères, mais arrivant plus tardivement sur les étals - sont habituellement plébiscitées par les clients, la crise sanitaire a changé la donne. «Nous avons vendu beaucoup de nouveautés», assure Paul Ernster, project manager de la librairie éponyme. Conséquence, «le panier moyen a augmenté».
Autre effet de la pandémie, le virus a permis à certaines librairies de développer de nouvelles stratégies de vente, allant du click&collect à la livraison à domicile. «Pour certains, ça a été un véritable coup d'accélération pour se mettre à la digitalisation», affirme ainsi Anne Diderich.
Mais sur internet, la concurrence est rude. Alors pour se distinguer de l'ogre Amazon - «qui fait partie du paysage», note celle qui est également libraire - certains libraires ont tout misé sur leur atout principal : l'expérience client. Dès le début du confinement en mars dernier, et à défaut de pouvoir accueillir la clientèle en magasin, «nous avons pris nos libraires pour conseiller les clients par téléphone et par email», détaille Paul Ernster. Une formule gagnante que l'entreprise compte bien «maintenir sur le long terme».
La pandémie a donc paradoxalement redonné un second souffle au monde du livre. «Nous avons bien travaillé», se félicite ainsi la présidente de la Fédération, fière d'affirmer que tous les emplois du secteur ont ainsi pu être préservés.
Et bien que les ventes en ligne ne suffisent pas à combler la dizaine de semaines de fermeture au printemps dernier, les libraires ont néanmoins remporté un pari bien plus complexe. Celui de séduire de nouveaux adeptes des romans et autres vieux grimoires à l'heure où le secteur reste fragilisé par les e-books et la concurrence des géants des ventes en ligne.
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