Les inégalités de genre se maintiennent à la retraite
Les inégalités de genre se maintiennent à la retraite
Le Luxembourg est double fois champion d'Europe. Si le Grand-Duché enregistre l'écart salarial entre les hommes et les femmes le plus faible d'Europe, il occupe néanmoins la première place du podium en ce qui concerne les écarts de pension.
Selon les derniers chiffres publiés par Eurostat, en 2018 les femmes de plus de 65 ans ont reçu une pension inférieure de 43 % à celle des hommes, alors que la moyenne de l'Union européenne s'élève à 30%. Le Luxembourg est suivi de près par Malte (42%) et les Pays-Bas (40%). En ce qui concerne ses voisins de la Grande Région, l'Allemagne arrive en sixième position (37%), loin devant la France qui se classe 13e (29,7%) et la Belgique, au 22e rang avec 24,6%.
«Ce taux est à relativiser», indique Georges Engel (LSAP). Le président de la Commission du Travail précise en effet qu'en excluant les «pensions complémentaires» et en ne se basant que sur les «données administratives» du système de pension l'écart de salaire serait «plutôt de 38,4%».
Un chiffre qui reste élevé, mais que le député met sur le compte du rachat des cotisations. «Pendant plusieurs années, les femmes restaient à la maison pour s'occuper des enfants», note Georges Engel. Les mères de famille rachetaient alors leurs cotisations sociales, pour «aider aux finances du foyer» en investissant par exemple «dans un bien immobilier», détaille le président de la commission du Travail. Des pratiques qui diminuaient selon lui les périodes d'assurance pour les pensions des femmes.
«Aujourd'hui cela tend à s'équilibrer», nuance Georges Engel, avançant les progrès du congé paternité. «Les mentalités évoluent, mais les femmes nées dans les années 30 ou 50 et qui s'arrêtaient de travailler dans les années 80 ou 90 sont encore très représentées dans ces chiffres.» Le député estime que ces écarts devraient continuer de réduire au fil du temps. Pourtant, s'il a connu des variations au cours des années, cet écart entre les pensions est similaire à celui de 2003 où il s'élevait à 43,5%.
En revanche, pour ce qui est du risque de pauvreté, le Luxembourg tire son épingle du jeu. Le Grand-Duché arrive en effet dans les cinq derniers du classement Eurostat, avec un taux estimé à 10% pour les retraités de 65 ans et plus en 2018. Un chiffre dont se félicite Georges Engel: «c'est un aspect plus positif qui montre que les retraités vivent bien par rapport à nos voisins». S'il est vrai que l'Allemagne se classe à la 22e place des pays d'Europe (18,2%) talonnée par la Belgique au 18e rang (15,4%), la France se rapproche quant à elle du Luxembourg en occupant la 6e place du classement (9%).
A noter que si l'on considère uniquement cette part de risque chez les femmes de plus de 65 ans, le taux flirte avec les 10% pour l'année 2018. Une forte exposition à la pauvreté que l'on peut également observer au fil du temps, et qui pendant ces 18 dernières années est globalement restée supérieure au risque global. Des disparités qui pourraient s'estomper à l'avenir grâce au travail de recherche de l'observatoire de l'égalité, lancé le 9 mars dernier.
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