Les hôpitaux recrutent pour affronter la deuxième vague
Les hôpitaux recrutent pour affronter la deuxième vague
Alors qu'arrive la deuxième vague de la pandémie de covid-19 avec une moyenne de 95 nouveaux cas par jour depuis une semaine, les professionnels de la santé sont sur le pied de guerre. Objectif principal: ne pas surcharger un système hospitalier largement sous pression au cours des derniers mois et anticiper au mieux la suite des événements. C'est la raison pour laquelle une attention toute particulière est portée au nombre de lits occupés dans les quatre grands centres hospitaliers du pays.
«Fin juin, nous étions parvenus à dix patients hospitalisés. Nous sommes à nouveau aux alentours de 50-60 patients», indique Paul Junck, président de la Fédération des hôpitaux luxembourgeois (FHL) qui note que même si le pic d'avril «avec 240 lits occupés, dont 45 patients covid en soins intensifs» est loin d'être en vue, le nombre augmente de manière spectaculaire. «Nous avons quintuplé l'occupation de lits depuis huit jours», note le spécialiste.
La situation se trouve à nouveau suffisamment préoccupante pour que le groupe de travail «Hôpitaux» - au sein duquel siègent FHL et CGDIS - soit réactivé. Depuis dix jours, les experts se réunissent à nouveau deux à trois fois par semaine. Et parmi les décisions prises figurent notamment la mise en place d'«une organisation destinée à restaurer les lits covid par palier», rapporte Paul Junck.
Autrement dit, une approche différente de celle qui avait été mise en oeuvre au début de la pandémie. Si entre mars et mai dernier, le CHL, le CHEM, les Hôpitaux Robert Schuman (HRS) et le Centre hospitalier du Nord cherchaient à libérer un maximum de lits, cette fois-ci «le but est de ne pas réduire les activités hospitalières non covid dans les hôpitaux, tant qu'on peut le faire», avance Paul Junck. Car les conséquences de cette décision lors de la première vague restent lourdes.
«Nous avons dû reporter 3.000 interventions chirurgicales et 10.000 examens radiologiques», confirme le Dr Claude Braun, directeur médical des Hôpitaux Robert Schuman qui estime que «si le même phénomène devait se reproduire, il y aura un vrai risque pour les patients». Pour éviter un tel scénario, les principaux hôpitaux du pays cherchent donc à mettre en place une nouvelle organisation destinée à maintenir l'activité liée au flux de patients non covid.
Concrètement, cela se traduira par la coexistence de deux filières d'admission, destinées à permettre la prise en charge des principales pathologies. Conséquence directe de cette nouvelle approche, le besoin de se renforcer apparaît comme prégnant. Pas tant au niveau des équipements - masques, combinaisons ou respirateurs - qu'en personnel, présenté par le président de la FHL comme «le seul point faible qui subsiste». Ce qui explique la récente décision de la CNS de valider le recrutement d'«une cinquantaine de personnels additionnels pour les besoins covid, dans les jours à venir».
Si ce soutien humain est attendu «le plus tôt possible», les professionnels de santé ne se voilent pas la face. Dans un pays qui attire à lui les personnels médicaux des pays voisins, «la saturation du marché» rend difficile l'arrivée rapide des soutiens attendus. Que ces derniers soient formés comme assistants techniques médicaux ou infirmières spécialisées. Un vrai casse-tête pour les autorités luxembourgeoises dont le projet de lycée franco-luxembourgeois dédié aux métiers de santé vient de prendre six mois de retard. A cause... du covid.
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