Les hôpitaux luxembourgeois se partagent le travail
Les hôpitaux luxembourgeois se partagent le travail
(ASdN avec Diana Hoffmann) - Entre les hôpitaux du pays, les ambulances font la navette. Au Centre hospitalier Emile Mayrisch (CHEM) à Esch-sur-Alzette, une moyenne de deux patients sont transportés chaque jour vers d'autres centres du pays. Au total, 30 malades ont ainsi été déplacés ces dernières semaines, explique le Dr Serge Meyer, chef de l'unité de crise du covid-19 au CHEM. Pour autant, malgré un pic d'hospitalisations la semaine dernière, l'hôpital de la deuxième ville du pays n'est pas encore saturé.
Au CHEM, «30 lits supplémentaires pour les patients atteints de covid-19» resteraient encore disponibles avant que les limites ne soient atteintes, précise ainsi le Dr Meyer. Mais augmenter la capacité du service covid implique de fermer «deux autres unités». L'objectif des transferts de patients n'est donc pas tant de soulager les services, mais bien de répartir les malades à travers le pays.
A en croire Serge Meyer, cette répartition serait en effet justifiée à la fois par le maintien de la diversité des soins proposés et à la bonne prise en charge des patients covid. L'hospitalisation de ces derniers nécessite non seulement des lits supplémentaires mais aussi un personnel plus nombreux ; leur traitement prenant jusqu'à 30% de temps supplémentaire que les autres cas d'hospitalisation. En outre, «les soignants qui travaillent dans ces unités doivent être formés, et il y a beaucoup de types de problèmes différents à gérer», précise le chef de l'unité de crise.
Actuellement, une cinquantaine d'infectés covid sont ainsi pris en charge dans chacun des centres hospitaliers disposant de services dédiés, comme à Esch, Ettelbrück ou encore au Kirchberg. Et si lors de la première vague, l'idée d'un «hôpital covid» avait vu le jour, elle semble aujourd'hui bien enterrée.
Pour traiter exclusivement les patients covid dans un seul et même bâtiment, il faudrait en effet «créer une structure entièrement nouvelle», explique le médecin. Et par conséquent, il serait nécessaire de recruter davantage de personnel soignant alors même que le Luxembourg en manque et apparaît, à ce niveau, très dépendant de ses voisins.
D'autant plus qu'actuellement, les hôpitaux doivent faire face à un autre problème. «Les absences sont fréquentes actuellement», déplore le docteur. «Certains reviennent de quarantaine ou d'isolement, d'autres doivent rester à la maison en raison de soupçons ou d'une infection», détaille-t-il avant de préciser qu'environ 70 employés sont actuellement absents au CHEM, dont 40 du personnel médical.
Pour le docteur, la seule solution possible pour venir en aide à l'hôpital serait donc celle employée lors de la première vague. En d'autres termes, la mise en place d'un confinement. Selon lui, cela permettrait d'avoir «moins d'accidents de voiture, moins d'accidents du travail et moins de patients atteints de maladies infectieuses».
Si le gouvernement assurait la semaine dernière que de nouvelles mesures se trouvaient en préparation pour tenter de contenir la propagation de la pandémie, la mise en place d'un nouveau confinement semblait néanmoins ne pas être la solution privilégiée, mais plutôt comme «l'ultime option». La ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP) affirmant même refuser d'«imiter aveuglément» ses voisins.
Pour autant, «le moment de vérité» promis par le Premier ministre Xavier Bettel (DP) ne devrait plus tarder. A en croire la locataire de la Villa Louvigny, la situation serait en effet «extrêmement critique», les hôpitaux se trouvant actuellement «au bord de la phase 4». Autrement dit, le dernier échelon du dispositif prévu pour la prise en charge des patients covid-19 et synonyme notamment de reports des interventions non urgentes et de hausse des lits dédiés aux nouvelles infections.
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