Les handicapés restent exclus de l'entreprise
Les handicapés restent exclus de l'entreprise
Au Luxembourg, actuellement, 914 agents de la fonction publique sont employés sous le statut de salarié handicapé. Dans le secteur privé, le nombre atteint les 3.222 personnes. Soit à peine 5% des effectifs en place dans les 2.359 sociétés de plus de 25 personnes recensées dans le pays. Une donnée ridiculement basse que vient de dévoiler le ministère du Travail. Et les services de Dan Kersch (LSAP) n'hésitent pas à souligner que 81,7% de ces entités ne respectent donc pas le quota minimal fixé par la loi.
Et la pire représentativité des salariés handicapés parmi les personnels en poste se trouve dans les plus grosses firmes. Ainsi, relève une réponse parlementaire adressée au député Sven Clement (Pirate) «dans la catégorie des entreprises de 300 salariés ou plus, ce taux est même de 98%». Là, seules trois des 157 entreprises de cette taille sont au niveau attendu...
Car depuis plusieurs années, un système de quota a été introduit. Ainsi, les entreprises de 25 salariés au moins sont tenues d'employer (à temps plein) un salarié handicapé a minima. Un recrutement spécifique qui doit représenter 2% des effectifs pour les sociétés de 50 salariés et plus; et 4% sitôt que les personnels dépassent les 300 personnes.
Mais visiblement, pour divers motifs, les employeurs n'en ont cure. Ils préfèrent payer la «taxe de compensation» au Trésor public. Car en cas de refus d’un employeur privé d’embaucher le quota obligatoire de salariés handicapés, il doit s'acquitter d'une pénalité équivalente à 50% du salaire social minimum. Et cela aussi longtemps que dure le non-respect du chiffre de recrutement attendu.
Depuis des années, les autorités ont pourtant instauré des systèmes incitatifs afin d'améliorer la situation des candidats handicapés susceptibles d'entrer dans une carrière professionnelle. La dernière mesure en date (août 2019) étant la possibilité offerte à l'entreprise de disposer d'un assistant à l'inclusion. Un professionnel habilité à aider les sociétés à détecter les postes susceptibles d'être occupés par une personne à déficience physique ou mentale, mais aussi d'accompagner le salarié dans sa prise de fonction.
Parmi le large éventail d'aides proposées par l'État, existent notamment la prise en charge (de 40 à 100%) du revenu du salarié handicapé ( charges patronales comprises), la contribution aux frais de formation, l'assistance pour gérer le lieu de travail et l'environnement de travail, la fourniture d'équipements de travail spécialisés.
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