Les gîtes ruraux espèrent des jours meilleurs
Les gîtes ruraux espèrent des jours meilleurs
Justin Limpach se gratte la tête. Président de l'association pour la promotion du tourisme rural (APTR), il s'attendait à un bien meilleur été. Que les semaines de confinement donnent des envies de grands espaces à ses compatriotes. Que la crainte des séjours avec trop de promiscuité leur fassent préférer les hébergements plus isolés. Que la peur du virus les pousse à rejoindre les recoins naturels du Grand-Duché. Mais lui comme la soixantaine de gîtes adhérents à l'asbl le constate : «Il n'y a pas grand monde».
Et ce ne sont pas seulement les Luxembourgeois ou les frontaliers en mal de verdure qui manquent à l'appel. Les touristes allemands d'habitude très friands de ce type de vacances vertes ont fait une croix sur leur séjour à la campagne. «Beaucoup avaient déjà annulé pendant le lockdown, mais maintenant avec tous les cafouillages et les tests imposés ou non aux voyageurs, ils n'osent plus venir». Un manque de clients qui pèse sur le moral de celles et ceux qui, de l'Eislek à la vallée de la Moselle en passant par le Mullerthal ouvrent leurs portes aux touristes en quête de verdure et d'air pur.
Mais Justin Limpach ne désespère pas. Depuis le domaine du Thélenhaff à Welfrange, il répète les atouts des gîtes ruraux. «Une formule sûre, des logements toujours séparés, un environnement sain tout autour. Bref loin du covid!» Même la carte des infections du ministère de la Santé l'indique : moins la zone est urbaine, moins le virus y circule. Alors autant miser sur la campagne pour se reposer sans craindre pour sa santé.
«Et puis, ajoute le président de l'asbl, nous acceptons aussi les bons du ministère du Tourisme.» Une idée qu'il salue au passage, même si parfois elle n'est pas tout à fait en adéquation avec le type d'hébergement qu'il défend. «Quand les gens prennent leur voucher de 50€ pour une seule nuitée dans un gîte rural, ce n'est pas vraiment une bonne affaire pour leur hôte.» Dans ce type de location, la réservation sur plusieurs jours était plus habituelle. Mais ça, c'était avant...
A l'occasion, Justin Limpach entend aussi rappeler à Lex Delles que le tourisme rural aurait bien aimé bénéficier d'un éclairage spécifique. A l'image de ce qui a pu être fait pour l'Horesca ou encore les pistes du Vëlosummer. Une mise en avant comme celle donnée par Post, par exemple, qui a sorti des séries de timbres pour vanter le tourisme rural. Tirée à un million d'exemplaires, la série s'est arrachée «et les gens nous en parlent quand ils viennent».
Un peu de visibilité («de la pub en somme») en échange ferait ainsi du bien à des résidents qui ne travaillent ni comme indépendants, ni comme société pour accueillir chez eux randonneurs individuels, couples en recherche de repos, familles en attente de nouveaux paysages et autres vacanciers curieux. «Après tout, même infime, notre activité participe elle aussi à la richesse du pays», sourit le président en rappelant que ses membres payent tous des impôts sur leur gîte, soit au titre de revenu agricole complémentaire, soit comme revenu locatif.
Et Justin Limpach de reprendre son bâton de pèlerin : «Il y a une diversité d'offres impressionnante chez nous. Classées par épis en fonction de critères de qualité. Mais, par exemple, passer quelques jours au château de Clemency ou au moulin d'Herborn, c'est un séjour unique».
Si le ministre du Tourisme veut toujours lui prêter l'oreille, le président de l'association pour la promotion du tourisme rural lui glissera aussi quelques mots sur le plan d'aides destiné aux asbl comme la sienne. «Une main tendue, en plus généreusement garnie, c'est bien. Mais nous, on ne va pas mettre des milliers d'euros dans un site internet, on ne sait pas faire. Il faudrait qu'en plus des finances le ministère propose une assistance technique.» Mais, surtout, ce qu'il faudrait c'est une pluie de réservations au milieu d'un été décidément bien sec.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
