Les étrangers pourront intégrer la police
Les étrangers pourront intégrer la police
(MF avec Morgan Kunzmann) – Il y a presque un an, François Bausch (Déi Gréng), ministre de la Sécurité Intérieure, avait annoncé un renforcement substantiel des effectifs policiers «comme jamais jusqu'ici». C'est la seule voie pour atteindre les trois principaux objectifs de la réforme de la police de 2018. A savoir la modernisation de la police, la multiplication des unités sur le terrain et une plus grande proximité avec les citoyens.
Le manque chronique de personnel a d'emblée été abordé par François Bausch, mardi à la Chambre, dans le cadre d'un débat de consultation portant sur la réforme de la police. Les nouveaux défis auxquels sont confrontés la société mais aussi la police, tels que la numérisation des processus de travail et les nouvelles formes de criminalité, comme la cybercriminalité ou la criminalité financière, nécessitent le recrutement de spécialistes hautement qualifiés.
Et «la police n'est pas la seule administration de l'Etat à être confrontée à cette difficulté. Si un appareil d'État ne peut recruter que dans un vivier formé de 50 % de la population, cela conduit nécessairement, à un moment donné, à une impasse», a relevé le député Marc Baum (Déi Lénk).
Croissance démographique et des frontaliers «sous-estimée»
«Le pays a connu une croissance de 220.000 habitants au cours des 25 dernières années, et pas seulement en termes de population», souligne François Bausch, faisant référence à la croissance exponentielle des frontaliers ces dernières années. En clair, le pays peut compter jusqu'à 850.000 citoyens dans le pays les jours ouvrables, une «situation de fait qui a été sous-estimée par la politique», confesse le ministre. Les conséquences en cascade se répercutent directement sur le travail de la police car «plus il y a de gens dans le pays, plus il y a d'accidents de voiture et de crimes commis», explique François Bausch.
Pour pallier l'inextricable situation, le recrutement d'étrangers issus de pays de l'Union européenne, avait déjà été envisagé il y a un an, précisément, par le même François Bausch. Il s'était alors heurté à une résistance en interne. Le Syndicat national de la police grand-ducale (SNPGL), principal syndicat de police, sortant son veto pour s'opposer au recrutement de cadres policiers non luxembourgeois. Avec l'argument que «les candidats ne manquent pas», devenu caduc aujourd'hui.
Autant dire que la proposition de loi qui permettrait aux étrangers de rejoindre les forces de l'ordre, déposée par le député Léon Gloden (CSV) arrive comme une planche de salut pour François Bausch. «Bien sûr, comme pour les autres administrations, il faut vérifier que les policiers maîtrisent les trois langues du pays», précise bien le député de l'opposition.
Il préconise aussi d'examiner, «comme c'est le cas dans l'armée, si l'engagement dans la police pourrait entraîner une réduction du délai de cinq ans pour l'obtention de la nationalité luxembourgeoise». Tous les partis, à l'exception de l'adr, ont soutenu la proposition de loi.
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