Les entreprises réclament deux jours de télétravail
Les entreprises réclament deux jours de télétravail
Jamais auparavant le travail à domicile n'a autant occupé le devant de l'actualité que depuis la fin des accords mis en place durant la crise sanitaire. Résidents ou frontaliers, les travailleurs qui réclament plus de télétravail afin de mieux concilier leurs vies professionnelle et privée sont particulièrement nombreux.
Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que la pétition réclamant «2 jours de télétravail pour tous, y compris les frontaliers», clôturée en août dernier, a recueilli pas moins de 14.000 signatures. Celle-ci fera d'ailleurs l'objet d'un débat public le 25 janvier prochain, à la Chambre.
Toutefois, si les salariés sont légion à revendiquer ce modèle, les entreprises sont-elles du même avis? L'union des entreprises luxembourgeoises s'est penchée sur la question, avec un accent particulier accordé au télétravail transfrontalier. L'enquête de l'UEL a ainsi été menée auprès de 1.073 entreprises luxembourgeoises entre août et septembre 2022.«Près de 39% des salariés luxembourgeois ont participé à cette enquête», détaille l'union.
Deux jours, et même davantage...
Il en ressort ainsi qu'une grande majorité de compagnies interrogées se positionnent également pour davantage de télétravail. «Les données collectées mettent en évidence un besoin des employeurs qui autorisent actuellement le télétravail (soit plus de la moitié du total d’entreprises interrogées) d’avoir la possibilité d’accorder plus de jours de télétravail hebdomadaire, en toute neutralité fiscale et de sécurité sociale, afin de pouvoir répondre aux demandes de leurs salariés en la matière», peut-on lire dans l'enquête.
En effet, on note par exemple que 40% des entreprises participantes qui autorisent actuellement le télétravail ont indiqué avoir déjà perdu un candidat potentiel, car elles ne proposaient pas assez de ce modèle hybride.
Ainsi, il apparaît que les entreprises participantes qui autorisent le télétravail souhaiteraient voir augmenter à 2 jours, ou même plus, le nombre de jours de télétravail hebdomadaire pouvant être prestés en toute neutralité fiscale et de sécurité sociale.
Plus de télétravail, c'est une chose. Il faut toutefois rappeler que celui-ci n'est limité qu'à 34 jours par an pour les travailleurs frontaliers belges et français. Ce quota est même réduit à 19 jours pour les salariés allemands. Et puis, malgré son lot d'avantages, le télétravail compte aussi ses détracteurs. On se rappelle qu'il y a quelques mois, le Conseil économique et social estimait le manque à gagner en raison du télétravail à hauteur de 350 millions d'euros par an pour le commerce et l'horesca luxembourgeois.
Quoi qu'il en soit, la demande est là et dans ce contexte, l'UEL demande notamment au gouvernement luxembourgeois de renforcer ses démarches proactives auprès de l'Allemagne, la Belgique et la France sur la question. «Puis au niveau européen ou international dans un second temps afin d’obtenir la mise en place d’une «sphère de sécurité» permettant aux salariés frontaliers d'effectuer deux jours de télétravail par semaine, en toute neutralité fiscale et de sécurité sociale».
Selon l'union, cette adaptation du cadre du télétravail transfrontalier est en effet nécessaire pour permettre aux employeurs qui en ont la possibilité matérielle. «Indépendamment de la mise en œuvre d’une telle sphère de sécurité, l'UEL considère également important que le gouvernement luxembourgeois entreprenne, dès à présent, des démarches proactives auprès des trois pays voisins afin de clarifier les règles applicables en matière de reconnaissance d’un établissement stable en cas de télétravail transfrontalier. Une telle démarche s’inscrit dans une volonté de permettre aux employeurs d’attirer les talents sur le territoire et de continuer à y développer l’activité économique pour toutes les entreprises.»
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