Les entreprises mettent l'accent sur les soft skills
Les entreprises mettent l'accent sur les soft skills
Entre 2015 et 2021, 142.000 annonces ont été analysées par l'ADEM. Une telle étude n'avait encore jamais été réalisée. Elle permet enfin d'avoir des données disponibles pour mieux analyser le marché de l'emploi luxembourgeois.
« Auparavant, il n'y avait que les informations issues de la sécurité sociale, mais ces données ne sont pas exploitables quand un salarié change de carrière au sein de son entreprise», a souligné la directrice de l'ADEM Isabelle Schlesser ce jeudi lors de la présentation de l'étude à laquelle participait le nouveau ministre de l'Emploi Georges Engel (LSAP). Ce dernier a souligné l'évolution constante du marché de l'emploi, d'où l'importance d'avoir des données pour observer les tendances, alors que l'écart entre compétences et offres d'emploi continue de se creuser. Les études sectorielles ont été réalisées dans l'artisanat, le commerce, la construction, l'horesca, l'industrie, le secteur financier et le secteur du transport et la logistique.
«L'objectif doit être de réduire le déséquilibre en termes de compétences entre offre et demande. Les études permettent donc de mieux cibler les formations, l'orientation professionnelle et les talents à attirer», explique Inès Bear, coordinatrice de la «Future Skills Initiative» à l'ADEM. Ce projet, mené d'octobre 2020 à décembre dernier, a permis de «développer les compétences transversales et digitales» de 500 demandeurs d'emploi. La moitié des participants ont trouvé un emploi après la formation.
Les résultats de l'enquête montrent d'ailleurs que ces «compétences transversales» (l'adaptation au changement, la flexibilité, le travail en équipe ou encore la communication) sont de plus en plus demandées par les entreprises. Sur 50% des offres analysées, les employeurs recherchaient ces soft skills auprès des candidats.
«Il y a une croissance générale d'exigence dans ces compétences», note Inès Baer. Une exigence qui s'accroit aussi dans le niveau de langue demandé, constate la directrice Isabelle Schlesser. Ces exigences linguistiques particulières du marché de l'emploi constituent souvent un frein à l'embauche. Des personnes compétentes pour un poste ne sont ainsi pas prises à cause de ce critère. «C'est le cas pour des tâches administratives, mais aussi dans le domaine du nettoyage où les compétences de base du français sont nécessaires pour comprendre les règles de sécurité», fait remarquer Isabelle Schlesser. Selon elle, l'étude réalisée doit permettre de mieux adapter au monde du travail les cours de langue proposés par l'ADEM en partenariat avec l'Institut national des langues.
La diversité des métiers en croissance et en pénurie
L'enquête réalisée met également en avant des métiers dits «émergents». Ces derniers sont liés aux tendances technologiques, environnementales et sociétales (l'émergence des baristas par exemple).
L'étude s'est penchée également sur la diversité des métiers en croissance et en pénurie de main-d'œuvre. Les métiers en croissance concernent les secteurs connaissant une hausse d'activité comme la construction et le secteur horesca. Mais également des tendances spécifiques, notamment l'informatique ou encore les livraisons à domicile.
L'étude révèle aussi que les entreprises ont cependant du mal à recruter des profils très qualifiés (informaticiens, juristes), ainsi que des métiers de l'artisanat (bouchers, électriciens). Un aspect que la directrice de l'ADEM veut particulièrement mettre en avant : «C'est important de dire que nous ne recherchons pas que des bac+8!». Au-delà des formations proposées par l'ADEM, le ministre Georges Engel a souligné l'importance de l'orientation professionnelle dès l'école. Une manière donc de mettre en avant les métiers qui recrutent pour répondre au manque de main-d'œuvre.
Et pour continuer à mieux analyser le marché de l'emploi, l'ADEM appelle les entreprises à déclarer les postes vacants. Une démarche nécessaire pour inciter les 16.000 demandeurs d'emploi, dont près de la moitié se trouve depuis plus d'un an au chômage, à postuler.
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