Les enfants payent un lourd tribut à la crise covid
Les enfants payent un lourd tribut à la crise covid
Le nom de l'étude est chouette : COVID-Kids. Mais ses conclusions, elles, sont loin d'être réjouissantes. En effet, ce travail de chercheurs de l'Université de Luxembourg sur le sentiment de bien-être des jeunes tend à démontrer l'impact plus que négatif de la crise covid sur le moral de cette tranche d'âge. Et encore, ce projet ne portait que sur les premiers mois de l'épidémie, de mai à juillet 2020. Durant ce trimestre, pas loin de 700 garçons et filles ont ainsi livré des sentiments plus que sombres sur leur mental.
Entre la peur de la maladie (pour soi et pour les autres), les copains tenus à bonne distance, la vie scolaire (tantôt en présentiel, tantôt à distance), ces masques obligatoires et peu encourageants pour engager la conversation et mille et un autres facteurs : difficile pour la jeune génération de conserver son enthousiasme.
Une baisse de moral dont, dernièrement, le ministre de l' Education Claude Meisch (DP) révélait qu'elle allait jusqu'à entraîner un afflux d'appels au Centre psychosocial CEPAS par des gamins avec de plus en plus de pensées suicidaires. D'où son appel aux familles et aux enseignants à particulièrement veiller sur les petits actuellement.
Au Luxembourg, l'UNICEF a choisi d'accompagner cette étude. Et sa directrice, Sandra Visscher d'expliquer : «En tant que plus grande organisation de défense des droits de l’enfant, il est non seulement important de donner une voix aux enfants, mais aussi de les écouter pour mieux comprendre leurs expériences et les défis auxquels ils sont confrontés». Et ce qui est ressorti des contacts en ligne ou entretiens individuels est loin d'être rose. Bien des indicateurs étant à la baisse.
Ainsi, la «satisfaction de la vie» a considérablement diminué chez les enfants et adolescents. Passant de 96% avant la pandémie à 67% pendant le confinement. Le regard porté sur les bienfaits de l'école chute aussi, de 91% d'avis positifs à 76% pour l’enseignement fondamental et de 84% à 62% parmi les élèves du secondaire. Et les nouveaux modes d'apprentissage (demi-groupes, Schouledoheem, autonomie, etc) n'ont pas forcément contribué à plus d'épanouissement. Au contraire. Si 63% des écoliers du fondamental ont déclaré bien s’en sortir avec le travail scolaire, seuls 44% des élèves du secondaire ont déclaré la même chose.
A analyser par catégorie, l'étude COVID-Kids a repéré que l'impact de la crise pesait plus particulièrement sur les filles, et les adolescents de 11 à 16 ans.
A la page
«Nous espérons que nos résultats peuvent fournir un support pour les décideurs politiques et les gens de terrain afin de réduire les effets négatifs de la pandémie sur le bien-être et la santé mentale des enfants», confie Pascale Engel de Abreu, chercheuse à l'Uni. Car en plus d'analyser, les spécialistes de l'Education ont aussi décidé d'apporter des pistes pour que les futurs adultes retrouvent goût à la vie, confiance en eux et en leur environnement.
Pour les y aider, l'UNI et l'UNICEF ont d'ailleurs mis en ligne la page web covidkids.lu. Un site pour rappeler aux plus jeunes qu'ils comptent aux yeux de leur entourage, aux adolescents qu'ils ne sont pas seuls et aux familles qu'elles ont un rôle majeur à jouer. Il y est question de gestion des émotions, astuces pour prendre soin de soi, conseils pour rester positif.
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