Les électeurs gardent confiance dans la coalition
Les électeurs gardent confiance dans la coalition
L'omniprésence du discours gouvernemental ne semble pas laisser les électeurs indifférents. Après 15 mois de forte exposition médiatique dans le cadre de la lutte contre la pandémie, ils sont non seulement plus de huit sur dix (85%) à soutenir l'action sanitaire de la coalition, mais aussi plutôt enclins à lui permettre de se maintenir au pouvoir. Une tendance positive qui profite clairement aux libéraux et aux socialistes, nettement moins aux écologistes.
Selon les résultats du Sonndesfro réalisé par TNS Ilres pour le Luxemburger Wort et RTL entre le 9 et le 21 juin, le DP conforte sa place de deuxième force politique du pays avec 19,3% d'intentions de vote. S'il recule légèrement par rapport à son score de novembre dernier (-0,6%), le parti présidé par Corinne Cahen creuse désormais l'écart avec le LSAP qui séduit 17,8% des électeurs. Six mois plus tôt, les deux formations politiques faisaient pourtant jeu égal et flirtaient alors avec la barre symbolique des 20% d'intentions de vote.
Une situation qui peut paraître étonnante au vu de la présence de trois figures socialistes dans le top 5 des personnalités politiques préférées mais qui peut trouver son explication dans la levée de bouclier suscitée par l'idée d'instaurer un impôt sur «les gagnants de la crise». Dans le même temps, le DP semble tirer profit de l'annonce du report à 2023 de la réforme fiscale pourtant prévue dans l'accord de coalition.
Si les élections avaient lieu ce dimanche, les deux partis gagneraient un siège chacun, à la différence de Déi Gréng qui en perdrait un. La coalition sortirait tout de même renforcée, avec une majorité de 32 sièges. Contre 31 pour l'heure.
Comme depuis le début de la crise sanitaire, les écologistes ne tirent pas profit de l'image globalement positive de la coalition, aucun des quatre ministres n'étant réellement en première ligne pour la gestion de la pandémie.
Même constat du côté du CSV qui peine à se faire entendre en tant que principal parti d'opposition. La faute notamment aux fortes dissensions internes et à la restructuration interne initiée par le départ forcé de Frank Engel et la reprise en main du principal parti du pays par Claude Wiseler.
Si les chrétiens-sociaux recueillent 24,6% d'intentions de vote et conservent leur place de première force politique du pays, ce score fait pâle figure par rapport aux 38% récoltés en 2009... ou bien encore aux 28,9% obtenus au soir du 13 octobre 2018. Et confirme la réelle érosion électorale d'un parti qui peine à mettre en place une ligne politique capable de rassembler un électorat de plus en plus éclaté.
L'un des enseignements principaux de ce Sonndesfro tient dans l'évolution des forces en présence au sein de l'opposition à la Chambre. Alors que la ligne politique de l'ADR, basée principalement sur la défense du luxembourgeois, ne séduit que 7,6% des électeurs (-2% par rapport à novembre 2020), déi Lénk poursuit son ascension et obtient 7% des intentions de vote (+1,2%).
Mais la véritable nouveauté tient dans la progression des Piraten qui obtiendraient, en cas d'élection ce dimanche, 8% des suffrages. Soit 1,4% de plus que leur score aux dernières législatives. Ce qui confirme l'ancrage du parti dans le paysage politique, en lien notamment avec la percée réalisée par Sven Clément, qui fait désormais partie du top 10 des personnalités politiques les plus populaires. Ce dernier obtient 56% d'opinions favorables, juste derrière Claude Wiseler (CSV) et devant Lex Delles (DP).
Ce sondage a été réalisé auprès de 1.857 résidents de plus de 18 ans, entre le 9 et le 21 juin 2021 par TNS Ilres, pour le compte du Luxemburger Wort et de RTL. L'échantillon représentatif a été sollicité via une enquête de terrain, par téléphone et par un questionnaire en ligne.
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