Les commerces non essentiels bouclés après Noël
Les commerces non essentiels bouclés après Noël
Les centres-villes vont prendre une drôle d'allure, sitôt Noël passé. Et plus que les guirlandes et les vitrines multicolores, les rideaux de fer risquent de former un paysage bien triste. En tout cas, à l'exception des «commerces essentiels», plus aucune boutique n'aura la possibilité d'accueillir du public à compter du 26 décembre. Une pilule bien amère pour un secteur qui va décidément cette année d'ennui en surprise désagréable.
Après avoir mis à l'arrêt bars et restaurants jusqu'à mi-janvier, Paulette Lenert et Xavier Bettel ont donc annoncé que tout ce qui n'était pas alimentaire ou primordial au quotidien ne pourrait plus être vendu à compter du 26 décembre. Une des «décisions additionnelles» prises alors que les fêtes approchent avec ce que l'on sait de risque d'une reprise des infections covid.
«Bref, on ferme les magasins de peur que les familles se comportent de façon insouciante. On punit l'un, par crainte que l'autre transgresse les règles sanitaires. C'est une profonde injustice», tonnait Nicolas Henckes à l'issue de la déclaration du Premier ministre et de la ministre de la Santé. Et le directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC) de commenter : «Je ne crois pas qu'un autre Etat européen n'ait pris de mesures aussi drastiques, tout en annonçant que la situation sanitaire s'arrangeait».
Qui ouvre, qui ferme?
Car oui, le gouvernement reconnait que l'épidémie a quelque peu régressé ces derniers temps. Une moyenne de 438 nouvelles infections la semaine passée, un taux de positivité des tests effectués de 3,35% : les données marquent bien «un petit soulagement». N'empêche, pour que le virus circule encore moins, il faudrait semble-t-il que, pour deux semaines, les coiffeurs laissent leurs ciseaux dans le tiroir, les esthéticiennes rangent leur blouse, les vendeuses de vêtements ferment la porte pour deux semaines.
Lundi après-midi, aucune précision n'a été donnée sur ce qui relèvera vraiment du «commerce essentiel». On imagine les carburants, l'alimentaire. Mais la presse ou le tabac et d'autres biens seront certainement ajoutés à la liste. Seule certitude : ce qui ne pourra être vendu en direct aux clients (le click & collect restant possible) sera exactement la même chose selon «que l'on soit une grande surface ou un petit commerce de détail», a assuré le Premier ministre.
«Les supermarchés agiront certainement comme ce qui s'est fait en France, en interdisant l'accès à certains rayons, certains produits», indique un Nicolas Henckes, sonné par la décision unilatérale. Car si tout le weekend Confédération et gouvernement ont eu des échanges, la CLC a tout fait pour éviter d'arriver à une solution aussi radicale.
Beaucoup de petites structures sont à considérer en urgence vitale
Nicolas Henckes
Et si la Confédération est abasourdie, elle craint que nombre de magasins, eux, ne se retrouvent définitivement à terre après cette nouvelle fermeture administrative imposée. Même si le gouvernement a décidé d'élargir le champ de prise en charge des coûts fixes aux commerces de détail, il se pourrait que la faillite soit désormais inéluctable pour nombre d'artisans commerçants. «Je pense réellement que beaucoup de petites structures sont à considérer en urgence vitale», analyse Nicolas Henckes.
Signe que les temps sont particulièrement durs, la CLC envisage d'ailleurs d'ouvrir une nouvelle helpline. Et cette fois, plus pour renseigner les uns ou les autres sur les dispositifs de soutien en place, mais bien pour offrir «une assistance psychologique à des entrepreneurs, des indépendants qui depuis des mois savent que leur fonctionnement ne tient plus qu'à un fil». Une ligne déjà bien fragile que le gouvernement -pour raison sanitaire- vient de tirer.
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