Les centres de vaccination passent «en mode veille»
Les centres de vaccination passent «en mode veille»
«Ici, on a pu monter jusqu'à 8.000 injections en un jour.» Mais force est de constater qu'en ce début août, le hall dédié à la vaccination anti-covid à LuxExpo est loin d'être une ruche bourdonnante. Et ce qui est vrai au Kirchberg l'est aussi dans les autres centres de vaccination du pays. «Normal, la plus grande partie du travail est faite et la majeure partie de la population invitée à se faire vacciner est venue le faire», commente la Dr Silvana Masi. Une responsable de centre qui, comme trois autres de ses collègues, s'apprête donc à baisser le rideau.
En effet, en ce milieu des congés d'été, la campagne vaccinale luxembourgeoise s'offre un break. Cela au terme de huit mois d'efforts et 726.000 doses administrées... A compter du 14 août prochain, les sites du Kirchberg, d'Ettelbruck et Mondorf passeront ainsi «en mode dormant». Pas une fermeture, juste une pause. A partir du 21 août, le centre hébergé dans les locaux de Luxembourg Air Rescue prendra lui aussi un peu de repos.
Mais pas question de parler d'arrêt pour le ministère de la Santé. «Rien ne sera démonté, par exemple. Pour que le dispositif reprenne son activité en un claquement de doigts si la situation sanitaire l'exigeait», précise le Dr Masi. Elle qui a participé au lancement du site de Belval ajoute : «La campagne de vaccination ne stoppe pas d'ailleurs. Déjà parce que les centres du Hall Victor-Hugo dans la capitale et d'Esch (les deux plus actifs) restent en activité, que les équipes mobiles ou les hôpitaux continueront les piqûres anti-covid et que la vaccination a aussi été transposée à d'autres professionnels de santé.»
Car, en parallèle du choix de mettre en veille quatre des six centres, décision a été prise d'impliquer les généralistes et les pédiatres du pays dans la vaccination. Un démarrage timide avec quatre professionnels impliqués d'abord, qui va vite monter en puissance. «En fait, le dispositif pourra s'appuyer sur 150 nouveaux vaccinateurs», indique la cheffe de centre.
De quoi permettre non seulement de procéder aux deuxièmes injections des primo-vaccinés des dernières semaines, mais aussi compléter l'immunisation de la population auprès des hésitants ou des têtes en l'air. «Cela ciblera plus aussi les personnes qui avaient besoin de plus d'explications aussi, ou de la patientèle qui se sent plus rassurée à consulter son soignant habituel», estime Silvana Massi.
Débutée toute fin décembre 2020, la campagne vaccinale aura ainsi vu défiler les 12-99 ans (et plus) du pays dans les centres. Pour un résultat concret : 363.000 personnes disposent d'un schéma vaccinal complet au Luxembourg, de quoi sérieusement modérer les effets de l'épidémie. «A LuxExpo, nous avons pu mettre en service jusqu'à 18 lignes de vaccination en action en même temps. De quoi mobiliser une centaine de personnes sur une même journée, du guidage au duo infirmier-médecin en passant par la sécurité, les agents d'enregistrement, les secouristes.»
Quelles leçons tirer de cet épisode unique à cette échelle de vaccination massive? La Dr Masi en liste plusieurs. «La parfaite gestion des flux, parfois incertains, des arrivées de vaccins de la part des laboratoires. On a eu plus de marge disons au printemps, vers avril. L'approvisionnement s'est fait plus constant, plus massif et l'arrivée du vaccin Johnson & Johnson (à injection unique) ont changé la donne».
Aux yeux de la professionnelle de santé, il faut aussi souligner la bonne maîtrise dans ce cadre des doses. «Le ''zéro gaspi'' n'était pas qu'un simple discours et chaque centre a fait son maximum pour gérer le plus finement possible le ratio doses reçues/seringues préparées pour ne pas perdre la moindre goutte.»
Vers la 3ème dose généralisée?
Un des virages de la campagne aura aussi été l'intégration des kinésithérapeutes ou de certaines infirmières, notamment, parmi les personnes habilitées à administrer les vaccins anti-covid. «Cela a permis de pouvoir compter sur plus de vaccinateurs et donc d'accélérer considérablement la diffusion des sérums dans un moment critique de l'épidémie.»
Et demain alors, les centres de vaccination vont-ils rouvrir une éventuelle administration généralisée d'une 3ème dose? «Trop tôt pour le dire, c'est la circulation du virus et l'impact de ses variants qui le décideront.» Mais, assure la Dr Masi, même si les centres font une pause, les livraisons de vaccins se poursuivent cet été. Et, si besoin, tous les sites en pause «pourront être réactivés, presque, d'un jour à l'autre».
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