Les bornes de recharge, nerf de la guerre électrique
Les bornes de recharge, nerf de la guerre électrique
Décision phare de la Commission européenne pour atteindre l'objectif de la neutralité carbone à l'horizon 2050, le développement de l'électromobilité se heurte, pour l'heure, au mur de la réalité. En l'occurrence celui d'une infrastructure de recharge très largement insuffisante pour supporter l'essor escompté des véhicules 100% électriques. Selon une récente étude de l'association des constructeurs automobiles européens (ACAE), trois pays concentrent à eux seuls 70% des bornes publiques en service, à savoir les Pays-Bas, la France et l'Allemagne.
Dans ce classement, le Luxembourg ne fait pas partie des bons élèves européens, alors même que le gouvernement ambitionne de mettre sur pied le réseau «le plus dense en Europe». Pour parvenir à détrôner les Pays-Bas, l'exécutif mise donc sur le déploiement de 800 bornes dans l'espace public, mais aussi l'implantation de quelque 90 superchargeurs installés notamment le long des grands axes du pays. Sauf que comme au niveau européen, l'ambition affichée peine encore à être pleinement réalisée.
Selon les données communiquées mercredi par le ministère de l'Energie, le réseau de bornes Chargy compte officiellement 589 stations actives réparties dans 100 des 102 communes du pays, alors même que le dispositif devait être pleinement déployé à la fin 2020. En ce qui concerne les bornes rapides, moins d'une dizaine sont actives avec une mise en place étalée jusqu'en juin 2023. Un maillage qui doit répondre aux normes imposées par la Commission qui prévoit à l'horizon 2035 des stations de recharge accélérée tous les 60 kilomètres.
Si le Grand-Duché, en raison de sa taille, devrait parvenir à tenir cet engagement quantitatif, la question se pose chez nos voisins. Car si la politique de primes généreuses à l'achat - jusqu'à 8.000 euros au Luxembourg - séduit de plus en plus, l'adoption à grande échelle des véhicules 100% électriques dépendra aussi de la capacité des acteurs privés à venir soutenir la création de ce réseau européen.
Selon les calculs de l'ACL, ce devrait être pas moins de 26.000 bornes qui devraient sortir de terre dans les prochaines années pour répondre à la demande, fixée à 49% du parc automobile national d'ici à 2030. Ce qui signifierait que le territoire devrait être couvert sur la voie publique non seulement par le dispositif étatique, mais aussi par ceux de différents acteurs privés. A ce jour, Tesla a installé une douzaine de chargeurs au Grand-Duché, tandis que Ionity, entreprise issue de la collaboration dans ce domaine entre Volkswagen, Audi, Porsche, Ford, BMW, Mercedes et Hyundai n'en possède encore aucun.
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