Les abeilles se plaisent dans la capitale
Les abeilles se plaisent dans la capitale
À peine éclose, la vie active commence déjà. «Une abeille mellifère sait immédiatement ce qu'il faut faire», explique Muriel Nossem, guide du sentier didactique «Beien an der Stad». Pendant huit semaines, une ouvrière récolte le nectar des fleurs et le pollen. Puis elle meurt. Comment l'abeille a appris à produire le miel? Comment elle a acquis les connaissances botaniques? Deux questions et autant de mystères encore non résolus. «Aucune autre abeille ne l'a appris à la nouvelle abeille».
Pour le reste, Muriel Nossem ne laisse aucune question sans réponse. Entre mars et septembre, la ville de Luxembourg propose des visites guidées sur le sentier apicole de 2,5 kilomètres. Les participants y apprennent que des ruches sont installées à plusieurs endroits sur le territoire de la ville. Muriel Nossem est l'une des deux personnes qui font découvrir le site.
Les abeilles mellifères sont dans l'air du temps
«La mort des abeilles a éveillé l'intérêt», dit Muriel Nossem. «Nous sommes tous conditionnés par les médias à l'idée que les abeilles mellifères vont très mal». Cela conduit de nombreux amoureux de la nature à envisager d'acquérir des ruches. Lors des visites, la question est souvent posée de savoir où l'on trouve des abeilles. L'apiculture ne connaît pas de problèmes de relève.
«Pour les particuliers, l'apiculture est en principe autorisée dans la capitale», explique Muriel Nossem. Mais elle déconseille de vouloir lutter contre la mortalité des abeilles avec des colonies d'abeilles supplémentaires. Car les abeilles urbaines ne se portent pas mal, du moins pas celles qui vivent le long du sentier pédagogique apicole et qui sont suivies par un apiculteur compétent. «Sur le site à côté de l'abbaye de Neumünster, aucune colonie n'est morte cette année», se réjouit Muriel Nossem. Le problème serait plutôt qu'il y aurait trop d'abeilles si de nombreux citadins venaient à placer davantage de colonies d'abeilles dans leurs jardins.
«En cas de surpopulation, les abeilles mellifères vont tout butiner», explique l'experte. Tout le nectar serait alors consommé par une seule espèce. Car en ville, les espaces verts sont limités. «Trop d'abeilles mellifères» serait mauvais pour leurs congénères sauvages, qui sont également présentes en ville et qui sont toutes au moins aussi bonnes pollinisatrices que la représentante la plus connue du genre : l'abeille mellifère domestiquée. Le Grand-Duché compte 346 espèces d'abeilles, dont l'abeille domestique.
Les dix ruches des «Abeilles de l'abbaye» se trouvent dans un verger près du Klouschtergaart. Selon Muriel Nossem, l'emplacement entre l'Alzette, les rochers et les murs de l'ancienne forteresse se prête parfaitement à l'apiculture. De plus, la ville de Luxembourg renonce systématiquement aux pesticides dans la gestion de ses espaces verts et crée de nombreux petits îlots de fleurs, habitats des abeilles urbaines.
Le vert seul ne suffit pas, il faut que ce soit coloré.
Un nouvel habitat est plus important que des colonies d'abeilles supplémentaires, estime la spécialiste. Mais toutes les espèces végétales ne conviennent pas à la nourriture des abeilles. «Le vert seul ne suffit pas, il doit être coloré», explique Nossem. En fait, tout le monde peut mettre à la disposition des abeilles de «petits îlots de fleurs». Il n'est pas nécessaire que ce soit un tilleul dans le jardin, un petit jardin d'herbes aromatiques sur un rebord de fenêtre ou sur le balcon est déjà apprécié par les insectes jaunes et noirs.
Mais c'est aussi dans les jardins privés que se cachent les plus grands dangers pour les abeilles de la capitale. Muriel Nossem évoque une étude récemment publiée par le Luxembourg Institue of Science and Technology (LIST). Les chercheurs se sont penchés sur la présence de substances nocives dans les produits apicoles. «L'une des conclusions était que la plus grande charge en pesticides provenait des jardins privés», explique Muriel Nossem.
Les scientifiques se sont également intéressés au glyphosate, qui a été interdit au Luxembourg. «Effectivement, aucun résidu de ce type n'a été trouvé dans le miel», se réjouit la passionnée d'abeilles.
Deux récoltes de miel par an
Deux fois par an, le miel est récolté. Le miel plus clair et plus sucré au printemps et le miel plus foncé et plus fort à la fin de l'été. L'apiculteur n'est pas encore passé dans les colonies situées à côté de l'abbaye de Neumünster pour «prendre le miel des abeilles», comme le dit Muriel Nossem. Chaque ruche contient le produit du travail de 15.000 à 60.000 abeilles : cela représente environ 20 kg de miel.
L'experte en abeilles a également déjà réfléchi aux éventuels voleurs de miel. «Les ruches ne sont pas faciles à transporter», rassure-t-elle en montrant l'escalier raide qui mène à la corniche. De plus, personne ne s'assoit volontairement dans un fourgon avec des dizaines de milliers d'abeilles en colère, ajoute-t-elle. Le risque qu'une personne non autorisée dérobe le miel serait donc relativement faible. Le miel commercialisé sous le nom de Mielusina n'est pas facile à obtenir, explique Nossem. «On peut l'acheter à l'abbaye de Neumünster - jusqu'à épuisement des stocks. Mais les abeilles ne repartent pas les mains vides», explique Muriel Nossem. L'apicultrice prend certes le miel des abeilles, mais elle leur laisse de l'eau sucrée. «Cela leur permet de passer l'hiver.»
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
