Luxembourg
4 min.12.05.2020Cet article est archivé
Les 60 heures de travail par semaine refont surface
Les 60 heures de travail par semaine refont surface
C'est dans les secteurs des soins et de l'aide à la personne que le dispositif a essentiellement été employé.
Photo : Lex Kleren
Les syndicats croyaient l'idée abandonnée, mais, au contraire, le gouvernement vient d'élargir le champ de la mesure permettant aux entreprises de demander à leurs salariés de travailler 12h par jour.
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Les 60 heures de travail par semaine refont surface
Les syndicats croyaient l'idée abandonnée, mais, au contraire, le gouvernement vient d'élargir le champ de la mesure permettant aux entreprises de demander à leurs salariés de travailler 12h par jour.
En apprenant, jeudi dernier, que le gouvernement luxembourgeois abandonnait la notion d'entreprises essentielles à compter du 11 mai, les syndicats avaient apprécié le geste. Du coup, semblait-il, c'en était fini de cette autorisation accordée depuis le 27 mars dernier à ces sociétés (jugées primordiales à la bonne marche du pays) de demander à leurs salariés de travailler jusqu'à 60 heures par semaine ou 12h/jour. La mesure avait été prise dans l'urgence du début de crise, elle ne semblait effectivement plus d'actualité à l'heure de la deuxième phase de déconfinement.
Sauf que... Sauf que, lundi, le conseil de gouvernement a réintroduit cette possibilité offerte aux entreprises. Cette fois, ni le Premier ministre Xavier Bettel (DP), ni son ministre du Travail Dan Kersch (LSAP) ne se servent de l'argument d'une éventuelle tension sur les besoins de main-d'oeuvre. Et pas plus qu'ils ne l'avaient fait au début de la crise, les deux responsables n'en ont discuté avec les forces syndicales du pays. OGBL et LCGB, du coup, se fâchent.
Du côté de Patrick Dury, on ne mâche pas ses mots. Le président du LCGB «condamne avec véhémence» le prolongement du dispositif. Clairement, il exige même le retrait immédiat de la mesure. Selon lui, ce recours aux 60h hebdomadaires «ne pouvait être qu'une mesure de dernière instance». Pour le LCGB, mieux vaut que les employeurs renforcent leurs effectifs plutôt que de maintenir l'effort sur une poignée de salariés et restreindre leur temps de repos.
Au LCGB qui regrette ce «cavalier seul du gouvernement», se joint la voix de l'OGBL. Pas question non plus pour sa présidente Nora Back d'accepter ce passage en force. «Furieuse», elle ne comprend pas la volonté gouvernementale de maintenir ce dispositif alors qu' «aucune demande pressante d'un secteur économique ou même des représentants du patronat (UEL) n'a été entendue».
De plus, Nora Back ne s'explique pas non plus pourquoi le gouvernement a élargi le champ de la mesure. Y mettant pêle-mêle les sociétés des secteurs du commerce, de l'artisanat, de la construction, du transport de personnes, du jardinage, du gardiennage, du nettoyage, des services postaux ainsi que de la santé et des soins (et d'autres) «qui n'ont plus le besoin humain de s'appuyer sur ce temps de travail élargi».
Et les Héros de la Nation, alors?
Et la voix de l'OGBL et celles du LCGB de conclure : «Il est incroyable qu'à l'heure où chacun vante le rôle des "Héros de la Nation" qu'ont été les employé(e)s des services publics essentiels, des hôpitaux ou du commerce, on ne leur accorde pas le repos nécessaire mais qu'on leur mette cette épée des 60 heures au-dessus de la tête aujourd'hui». En espérant, au pire, que la mesure disparaisse finalement avec l'état de crise (mi-juin) et ne perdure pas dans la loi dite "pandémique" dont le Luxembourg va se doter. La crainte est là.
Ils ne cachent pas leur amertume. Les syndicats luxembourgeois CGFP, LCGB et OGBL qualifient les mesures décidées lors de la tripartite de «résultats médiocres».
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