Le vaccin anti-grippe plus indispensable que jamais
Le vaccin anti-grippe plus indispensable que jamais
En Amérique, on a déjà trouvé un nom au phénomène : ''twindemic''. Autrement dit, les «épidémies jumelles». Et c'est probablement ce qui attend la planète dans les mois à venir d'un côté un SARS-2 qui continue à infecter les populations et de l'autre la traditionnelle saison de la grippe. De quoi donner des frissons aux virologues, spécialistes des infections mais aussi aux responsables des systèmes de soins de toute la planète. D'où cet appel qui commence à se multiplier d'Etat en Etat pour inciter chacun à se faire vacciner contre la grippe.
Boris Johnson l'a fait en Angleterre. En France, le nouveau ministre de la Santé Olivier Véran parle déjà d'un «enjeu majeur» alors que la traditionnelle campagne de vaccination ne débute pas avant octobre. Aux Etats-Unis, le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies a commandé 9,8 millions de doses de sérum anti-grippe, quand habituellement 500.000 lui suffisent pour assurer la protection des adultes sans assurance santé dont il s'occupe. Au Luxembourg, la tendance est la même.
Si habituellement, chaque hiver, entre 60 et 80.000 personnes se font vacciner contre la grippe. Cette année, le ministère de la Santé voit plus grand. A nos confrères de L'Essentiel, la Dr Françoise Berthet reconnaît que l'administration a déjà lancé un marché public pour obtenir de quoi assurer la couverture vaccinale de 110.000 personnes.
Alors que le Luxembourg a choisi de ne pas surenchérir dans la course à l'acquisition de possibles vaccins anti-covid (s'en remettant aux commandes passées par la Commission européenne), cette fois le pays prend les devants. Sans doute, l'épisode de l'hiver 2018 où le Grand-Duché s'était retrouvé face à une pénurie de vaccins anti-grippe a-t-il servi de leçon sur l'ampleur et la date des commandes à passer...
Sans oublier les autres virus
Aucun doute à avoir sur l'origine de cette hausse. A en croire la directrice-adjointe de la Direction de la Santé, c'est bien la crainte de voir affluer vers les services hospitaliers, sur une même période, une vague d'infectés covid et de malades grippaux qui entraîne cet achat en masse. Le risque serait bien évidemment de se retrouver face à un engorgement des capacités d'accueil et de soins. Plus particulièrement des services de réanimation dont le nombre de lits reste limité. Phénomène qui viendrait s'ajouter à un absentéisme en hausse préjudiciable à l'activité économique du pays.
Ainsi, février -mois traditionnel du pic de grippe- constituerait le summum de cette double influence virale, la ''twindemic". Sans même compter sur les autres virus saisonniers en circulation alors, comme le VRS (infection respiratoire touchant notamment les jeunes enfants), rhume ou gastro-entérite.
Cette conjonction de maladies est aussi crainte par les spécialistes de santé car elle rendrait le dépistage initial du covid-19 plus délicat à mener. Plusieurs des virus d'hiver se traduisant par des symptômes similaires à l'infection pulmonaire qui a déjà fait 124 victimes en six mois dans le pays, et entraîné 741.701 contaminations. De la nécessité donc de la vaccination anti-grippe, histoire de tenter de limiter la multiplication des patients.
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