Le travail entre les mains de 73% de non-Luxembourgeois
Le travail entre les mains de 73% de non-Luxembourgeois
Tout à coup, au printemps, a surgi une terrible angoisse dans l'esprit du gouvernement luxembourgeois : et si les Etats voisins décidaient de fermer leurs frontières pour cause de confinement de la population. Du jour au lendemain, le Grand-Duché se retrouvait privé de 45% des employés en activité. C'est en effet la part des frontaliers, belges, allemands ou français parmi les 443.000 emplois occupés. On comprend le frisson...
Dans une nouvelle étude, le Statec a analysé la structure du travail au Luxembourg. Et bien évidemment cette forte dépendance sur la main-d'oeuvre «voisine» y est soulignée. On l'a encore constaté pour les effectifs soignants durant cette crise, très largement ''empruntés'' dans les Etats jouxtant le Luxembourg. Ajoutez à cela la proportion importante de résidents de nationalité étrangère (27%) dans la population active, et les résidents de nationalité luxembourgeoise n'occupent, au final, que 26% des postes proposés au pays.
Mais si les «vrais» Luxembourgeois occupent un emploi sur cinq, les analyses prouvent qu'il s'agit essentiellement de fonctions de «cols blancs». Avec une très large représentation au sein de l'administration publique (95%) ou dans l'enseignement (90%). A contrario, certains secteurs concentrent plutôt les frontaliers : industrie, services administratifs, commerce ou construction. Le secteur le plus paritaire entre étrangers et résidents étant l'hôtellerie-restauration qui traverse des moments délicats.
Surtout l'analyse met en lumière la «surreprésentation» des résidents luxembourgeois dans les fonctions offrant les meilleurs salaires. Aux yeux du Statec, 65% d'entre eux travaillent dans les secteurs «hautement rémunérateurs». Autrement dit avec des feuilles de paie dépassant les 49.548 euros du salaire médian constaté dans le pays. On les retrouve ainsi bien représentés dans les métiers de l'éducation, la fonction publique (locale ou d'Etat), mais également les activités financières.
Le Statec a également comparé le niveau d'études et le poste occupé, en fonction de l'origine. Et ses conclusions rejoignent celles des travaux du Liser, publiés en septembre. Clairement, les salariés luxembourgeois occupant des fonctions dans le secteur tertiaire (services) ne sont pas plus diplômés que leurs collègues étrangers. Au contraire. Mais, notent les statisticiens "à l'exception des postes de direction (où ils sont moins présents), les résidents de nationalité luxembourgeoise exercent à niveau d'étude comparable des professions plus rémunératrices et travaillent dans les secteurs les mieux rémunérés. De l'avantage d'être né ici donc.
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