Le tram n'incarnera pas, seul, la mobilité de demain
Le tram n'incarnera pas, seul, la mobilité de demain
S'il doit être l'élément structurant de l'essor de Luxembourg-Ville et constituer un trait d'union entre la capitale et Esch-sur-Alzette, le tram ne constitue toutefois pas la solution miracle pour l'ensemble du pays. Telle est en substance la réponse fournie, lundi, par François Bausch (Déi Gréng) sur sa vision de la mobilité à l'horizon 2035. Pour le vice-Premier ministre en charge de la Mobilité et des Travaux publics, les aménagements futurs doivent reposer sur trois «changements de paradigme» liés à la logique du plan Modu 2.0.
A savoir une planification qui «ne se concentre pas sur la résolution des goulots d'étranglement actuels mais (sur) un système multimodal cohérent pour le territoire national et adapté à la demande projetée pour 2035», la prise en compte non pas «d'un véhicule 'en vogue' mais de la demande en mobilité des personnes» et enfin impliquer les «trois autres acteurs de la mobilité que sont les communes, les employeurs et les citoyens». En clair, un concept bien plus large que le seul tram rapide qui devrait relier les deux principales agglomérations du pays à l'horizon 2030.
Si ce dernier est qualifié d'«élément le plus emblématique» de ce corridor, il n'en constitue pourtant qu'un maillon d'un ensemble multimodal composé d'«une vingtaine de projets routiers, une réorganisation du réseau de bus, plusieurs pôles d'échange (...), un faisceau de lignes de bus à haut niveau de service transfrontalier et une piste cyclable 'express' alimentée par tout un réseau de pistes cyclables».
Autrement dit, les aménagements futurs imaginés visent à «répondre au mieux» aux besoins spécifiques de chaque région du pays et à chaque axe. Et donc juger le futur plan national de mobilité qui doit être dévoilé «au quatrième trimestre 2021» par la seule présence - ou non - d'un arrêt de tram «serait non seulement réducteur, mais contraire à l'objectif principal», estime François Bausch.
Et ce dernier de préciser que cet objectif, réalisé avec «des moyens budgétaires importants mais non illimités», vise avant tout à «offrir une solution adaptée au nombre de personnes à transporter». Et donc toutes les communes du pays ne se verront pas dotées d'une extension du tram. A l'inverse, le ministre précise que «toute personne voulant se rendre à Luxembourg-Ville, peu importe son lieu de résidence au Grand-Duché ou au-delà, et peu importe le moyen de transport qui l'aura amenée à un pôle d'échange, profitera du réseau urbain de tramways performant».
Alors qu'il annonçait avoir comme priorité d'ici la fin 2022 le dépôt des avant-projets de loi planifiant la réalisation d'une extension du tram le long de la route d'Arlon et celle menant en direction du futur quartier Alzette, François Bausch annonce désormais être en capacité d'aller plus loin. D'ici la fin de son mandat, il compte donc également jeter les bases de la deuxième ligne du tram au Kirchberg ainsi qu'une extension destinée à relier la gare centrale à la Porte de Hollerich. Soit deux chantiers d'ampleur qui devraient redessiner en partie le profil de la capitale.
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