Le tram garde décembre comme terminus
Le tram garde décembre comme terminus
Le deuxième tronçon du tram sera opérationnel à partir du.... «Réponse à la mi-septembre», s'amuse André Von der Marck ravi de voir l'impatience suscitée par le démarrage de la liaison place de l'Etoile/Gare centrale. Et si le directeur général de Luxtram peut ainsi sourire, c'est que les travaux se poursuivent selon le calendrier envisagé. Le retard pris au printemps, avec le confinement imposé, sera rattrapé cet été grâce à l'exemption de congé collectif pour les entreprises en action sur ce chantier.
Et comme tous les ans, le tram continuera sur sa lancée en août. Plutôt une bonne nouvelle?
André Von der Marck : «Une excellente décision prise dans un bon climat entre le ministère des Travaux publics, les syndicats et les entreprises. Mais si les étés derniers, nous n'étions autorisés à ne travailler que sur les carrefours (points sensibles en pleine saison), cette fois notre programme sera d'avancer sur l'ensemble des voies à finir. Notre objectif d'ouvrir la ligne d'ici fin 2020 tient toujours.
La pause liée à l'arrêt des entreprises de construction n'a pas été un temps mort pour Luxtram et ses partenaires. Nous avons bien évidemment repensé les zones de chantier et de vie pour qu'elles soient en conformité aux attentes sanitaires, mais aussi revu l'engagement des équipes sitôt la levée du lockdown effective.
Cela s'est notamment traduit par l'autorisation de procéder à des travaux nocturnes. Trois nuits pour poser des sections de rails pré-montées (avec des grues qui auraient considérablement pénalisé la circulation en journée); trois nuits pour couler le béton de calage. Agir ainsi a permis de gagner du temps.
Faut-il alors généraliser cette pratique de nuit, notamment pour la future liaison Gare-Cloche d'Or?
«Nous avons avancé plus vite et en créant moins de perturbations mais il faut prendre aussi en considération le facteur économique. Les heures de nuit coûtant plus cher. Là, à ce moment-ci du chantier (post-confinement), dans le contexte actuel (commerces en difficulté par le chantier et l'épidémie), à cet endroit précis en plein cœur de ville cela en valait la peine. Mais ce sera sans doute inutile sur le troisième tronçon. Après le pont Buchler et suivant le tracé de la nouvelle N3, il y aura moins de riverains et un environnement routier plus calme.
Sur ces deux kilomètres, nous allons d'ailleurs aussi procéder selon un autre mode. Luxtram a signé un contrat de conception-réalisation qui nous garantit une meilleure réactivité encore des entreprises.
A jour, combien de dossiers d'indemnisation ont abouti pour des commerçants qui pouvaient justifier de pertes de chiffre d'affaires en lien avec le chantier du tram?
«Nous en sommes à 23 dossiers reçus, sachant que certaines demandes étaient non éligibles. Une demi-douzaine de cas se sont vu proposer une indemnisation et un versement a déjà été effectué. Le conseil d'administration de Luxtram continue à veiller à ce que tout se déroule au mieux dans ces mesures de compensation. Mais il faut bien avoir conscience que la partie Etoile-Gare était la plus sensible du point de vue gêne aux riverains. Le résultat sera à la hauteur, notamment pour l'avenue de la Liberté dont l'aménagement est maintenant digne des bâtiments qui la forment. La plus belle avenue de la capitale va gagner en charme, donc en attractivité.
Et puis, quel calme demain. En disposant sur cet axe de tramways, cela va bouleverser le cadre de vie et d'usage. Aux heures de pointe, il y avait de l'ordre de 120 bus qui passaient par là. Avec des tramways de meilleure capacité que les bus, le trafic va considérablement baisser.
Davantage de trams en circulation, cela signifie plus de conducteurs en fonction. Où en est la formation?
«Luxtram ne cesse de grandir en effectif, au rythme du réseau. Là, nous sommes près de 120. Bientôt, nous disposerons de 35 nouveaux traminots pour effectuer les rotations 7j/7. Pour cette dernière vague de recrutements, nous avions près de 700 candidats au départ. Les choix ont été faits, et la sélection se poursuit à chaque étape de la formation. Mais vous ne devriez plus tarder à les voir sur la nouvelle voie... Comme les anciens conducteurs d'ailleurs qui vont devoir découvrir la ligne avant sa mise en service officielle, histoire de s'entraîner.
En parallèle, nous pensons aussi au réseau de demain. Voilà pourquoi vient d'être lancé l'appel d'offres pour la réalisation à venir (2022) du franchissement de l'autoroute depuis notre dépôt du Kirchberg, le nouveau Tramsschapp. Le centre de remisage qui, au passage, dispose déjà de la quasi-totalité des 32 rames qui circuleront sur le réseau. Ce sera là le premier ouvrage de la liaison qui mènera au Findel. Les Ponts et Chaussées devant intervenir avant que nous ne posions la voie sur ce tracé, je n'ai pas de date à confirmer.
Qu'en est-il de l'implication de Luxtram sur le projet de tram rapide entre Esch et la capitale?
«Logiquement, ce dossier nous intéresse. Mais l'Etat n'est pas tenu de nous retenir, ni pour la réalisation ni pour l'exploitation. Mais il y a forcément une carte à jouer car il faudra bien que ce nouvel axe de tramway fasse l'interface avec le réseau que nous mettons en place à Luxembourg. Mais le challenge est motivant : avoir à la fois un tram qui avance à 90-100 km à l'extérieur de la ville puis reprend sa vitesse normale une fois en milieu urbain, le tout sans que le passager n'ait à changer de mode de locomotion. Il y aurait aussi des dessertes urbaines à repenser depuis Belval, dans les quartiers d'Esch... Ce sera un joli service à la population.»
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