Le train du CSV se remet sur les rails
Le train du CSV se remet sur les rails
(pj avec Marc SCHLAMMES) Et de deux. Pour la seconde fois en cinq mois, le CSV a tenu un congrès national. Ce samedi, il n'était cette fois pas question de changer la tête du parti, comme en avril dernier. Non, l'ordre du jour impliquait plutôt des changements de statuts. Mais pas question pour les têtes de proue du navire chrétien-social de laisser passer l'occasion de cette réunion -enfin- en présentiel pour galvaniser la foule des militants rassemblés à Oberkorn.
D'où ces appels lancés à la tribune : «Ensemble, nous sommes forts» (pour la coresponsable du groupe parlementaire, Martine Hansen); «Restons unis» (pour son homologue Gilles Roth); «Regardons ensemble vers l'avenir» (dixit le secrétaire général du parti, Christophe Hansen).
Pas de doute donc : l'esprit d'équipe que souhaite insuffler à nouveau le président Claude Wiseler plane dans l'air. Et il doit se concrétiser vite maintenant car les prochaines législatives approchent. Et en 2023, l'objectif de la formation est bien de retourner au gouvernement.
S comme ''social''...
Et s'il en est un qui est convaincu que l'actuel principal parti d'opposition a les moyens de retrouver la direction du pays, c'est évidemment Claude Wiseler. D'ailleurs, à l'issue du congrès, l'ancien ministre soufflait -ravi- : «Le train est sur les rails pour arriver là où nous voulons être en 2023». Mais la destination finale reste encore entre les mains des électeurs, et le CSV doit partir à la reconquête de ce soutien.
La ligne à suivre? Elle tient d'abord dans le S au coeur des trois initiales du parti. Un S comme ''social''. Un terme dans l'ADN de la formation qu'il serait bon de (re)mettre en avant. «Nous sommes le CSV. Pas de droite, pas de gauche. Mais auprès des gens et de leurs préoccupations», insiste Claude Wiseler. A ses yeux, il faut ainsi revoir l'indexation et la graduation des allocations familiales, tout comme la taxe CO2. D'ailleurs, pas question de laisser à d'autres le monopole des idées sur la gestion de la politique climatique ou la digitalisation de la société.
Promotion de l'économie circulaire, établissement d'un pacte climatique pour petites et moyennes entreprises, adaptation des taxes sur les voitures («le sans-émission peut aussi être sans taxe») ou recours à des ressources alternatives pour l'e-mobilité (comme l'hydrogène) figurent parmi les nouveaux chevaux de bataille du parti.
... ''sécurité'' et ''scolaire" aussi
Pour les coups à porter au gouvernement, le CSV laisse la main à ses deux coresponsables de fraction. A Gilles Roth d'aborder le thème de la sécurité et de cibler le ministre de la Sécurité intérieure. Un Henri Kox (Déi Gréng) accusé de capituler devant le crime, et cela alors que l'affaire de la sécurité dans le quartier Gare est encore dans tous les esprits et les débats. Aux yeux du CSV, la police grand-ducale doit être dotée d'effectifs et d'équipements adéquats.
Martine Hansen cogne, elle, sur le ministre de l'Education. Un Claude Meisch (DP) qui saperait le modèle scolaire luxembourgeois petit à petit. Parmi les reproches adressés au ministre, celui de lancer ses réformes sans dialogue. A l'exemple de cette annonce faite, en cette rentrée 2021, d'étendre la scolarité obligatoire à 18 ans. Pour le CSV, mieux vaut agir pour une école publique forte, un meilleur transfert des compétences, la revalorisation du corps enseignant, l'égalité des chances et une volonté de dialogue avec tous les acteurs du système scolaire.
Pour ce qui est du changement de statuts, tout a déjà été dit sitôt Claude Wiseler élu. L'homme souhaite des doubles directions aux diverses strates du parti, et ce choix a séduit la majorité des militants (juste 5 votes contre). Cette possibilité du binôme est donc désormais ancrée dans les statuts mais en tant qu'option.
Il pourrait donc n'y avoir qu'un seul président et/ou un seul secrétaire général par exemple. Si un duo devait être constitué, celui-ci devra être mixte. Une fois choisi, ce tandem doit présenter sa répartition des responsabilités en conseil exécutif national.
L'ouverture vers une double direction ouvre la voie à Elisabeth Margue comme coprésidente désignée. Stéphanie Weydert, elle, devrait prendre la fonction de co-secrétaire générale. Leur élection fera l'objet d'un prochain congrès du parti.
Mais avant d'en arriver là, le parti chrétien-social voit un écueil possible se lever sur sa route. Le CSV devra ainsi d'abord franchir, mi-octobre, «l'obstacle du traitement juridique» (selon les termes du président Wiseler) de l'affaire Frëndeskrees. Elisabeth Margue, Stéphanie Weydert ainsi que l'ex-président du parti Frank Engel, devront s'expliquer sur un mode de financement trouble du parti.
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